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Manu Lods, la vie, les gens, l’aventure

Manu Lods (photo David Desreumaux)

Manu Lods (photo David Desreumaux, site Bacchanales productions)

A l’écoute de chacun des douze titres de ce nouvel album, de cette galerie, on se plaît à imaginer les story board préalables, dessinés par Julie Deljehier sans doute, celle qui a justement et joliment illustré ce disque d’un bout à l’autre. Imaginer où Manu Lods a planté sa caméra, selon l’idée, le scénario, le développement, les aléas. Car, quelle qu’en soit la focale, chacune de ses chansons est en elle un court, moyen ou long métrage. C’est ça : Lods, fait son cinéma. Sa matière ? La vie, l’aventure ! Lui en VRP, mercenaire d’entreprise, au volant entre Tarbes et Brest ; Blandine en paria de la société pour avoir omis sa carte de fidélité au supermarché (ça se transforme en fort Chabrol) ; le sulfureux passé révélé de Mamie ; l’autobiographie d’une clocharde ; une fille trop belle pour son prénom poussiéreux, le joli mois du mimosa, les premiers émois amoureux, les rêves d’Eldorado… Et ce moment quasi arrêté, à l’Hôtel de l’Atlantique, au repas, entre lui gamin et ce clarinettiste de jazz… Superbe, tant qu’on croirait se dérouler une bédé de Loustal…

On a jadis comparé un peu Lods à Renaud ; là ce serait plutôt vers Bénabar qu’il faudrait se tourner, par ces petites tranches de vie très cinématographiques et le souci de mille détails. Si je vous dis que le timbre de Manu Lods fait parfois songer à Michel Delpech, on reste en famille.

(pour commander cet album, cliquez sur la pochette)

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C’est dire si notre « metteur-en-scène » chanteur soigne aussi la bande-son : ainsi c’est country pour Far West, il va de soi. Sur ce titre et sur pas mal d’autres comme dans ce (magnifique) Road movie de Fabcaro… où quelques notes résonnent comme dans un Gérard Lambert de Renaud Séchan. Eldorado est même construit sur la musique d’un traditionnel étasunien. Ici et là, ce sera aussi jazz manouche, tango, ballade, valse, classique… On doit la réalisation musicale de cet opus à Eric Toulis (par ailleurs aux guitares, banjo, batterie, harmonica et chœurs : il sait tout faire, ce diable d’homme !). Notons qu’au générique des compositeurs, aux côtés de Lods et de Toulis, on trouve les noms de Jacques Deljehier, Philippe Hervouët et Romain Didier.

Ce nouvel album de Lods tranche de pas mal de ceux que, jour après jour, nous recevons. Brèves de vie, émotions et étonnements (écoutez Tkt, dialogues « sécurisants » entre le père et sa fille…), tout y est plus vrai que vrai, même quand c’est exagérément romancé.

D’intuition, nous avons toujours aimé Manu Lods ; là, nous comprenons pourquoi. C’est joyeux, bien amené, bien musiqué, bien chanté. Si les fans de Renaud et de Bénabar connaissaient Manu, ils délaisseraient leur idole respective pour rejoindre Lods, et les gazettes titreraient « apostasie collective au sommet du chaud biz ! » Rejoignez-le en masse, y a encore des chambres libres à l’Hôtel de l’Atlantique !

 

Manu Lods, Hôtel de l’Atlantique, autoproduit 2021. Le site de Manu Lods, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Le road movie de Fabcaro Image de prévisualisation YouTube
Tkt Image de prévisualisation YouTube

 

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