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Les Oreilles en pointe 2021. Léonid, parce que c’est leur projet !

Léonid (archive Myriam Daups)

Léonid (archive Myriam Daups Le Petit Duc)

19 novembre 2021, L’Opsis à Roche la Molière

Ils s’asseyent. Attente. Bras croisés pour l’un, bras ballants pour l’autre.

Et finalement se lâchent : « On parle trop trop / Ça va sans dire / On use les mots / Pour ne rien dire / On parle beaucoup trop… »

Les corps sont synchrones, chorégraphie gestuelle accompagnant la diction, la narration. C’est de suite joyeux et drôle comme dans un cartoon, une émission pour la jeunesse de dans le temps. Comme du Gotainer, si vous voyez. Et c’est vrai que parfois ça y ressemble…

L’un est à la batterie et à la guitare ; l’autre à l’autre batterie et aux claviers. Un peu tout l’temps, quand ça leur chante, ils lancent leurs baguettes en l’air : ils en ont plein leurs carquois (mais où sont les ramasseurs de balles ?)

A l’occasion ils sont aussi chanteurs-bruiteurs, comme les doubleurs des films d’animation : c’est qu’ils gazouillent bien, ces drôles d’oiseaux. Tout est joli, tout est gaieté, la vie semble belle. Et patatrac, on évite de peu le suicide : « Tout compte fait, j’ai bien fait / De ne pas me flinguer ce soir / Dire que mes yeux n’auraient pas vu c’qu’ils me donne à voir / Cet instant que la vie m’accorde / De toute sa miséricorde ». Idées noires à la Franquin, c’est vrai qu’ils ont flingué le carburateur de leur camionnette en venant, sur l’autoroute. Faire le reste du chemin en stop avec deux batteries, c’est dur.

En fait, sous couvert d’humour et de légèreté, leurs p’tites chansons ne sont pas si roses. Elle sont même rosses. Dans leurs vers se promènent plein de laissez-pour compte : des bénéficiaires du RSA, des z’intermittents (expliquer l’intermittence et ses calculs en une chanson aussi technique que follement plaisante relève de l’exploit !), des qui imaginent la facture du garagiste suite au carbu que vous savez… La poisse, la mouise et, pour se redonner du baume au cœur, cette voix-leitmotiv qui motive, celle de not’président : « Parc’que c’est notre projet ! »

Donc, je rectifie, Rémi et Fabien – nos deux Léonid –, ces fous du volant, tiennent à dessein plus de la chronique sociale et politique des temps présents que des dessins animés : Satanas et Diabolo, ce ne sont pas eux. Encore des chanteurs de gôche ! Et une chanson qui, sous de beaux atours, vous dit des choses importantes…

Une seule chanson d’amour dans leur répertoire, mais quelle chanson ! « Dégage de là ! / Arrache-toi de moi, reste pas plantée là ». Des artistes qui savent si bien chanter les choses de l’amour sont les plus appréciables qui soient…

Peu de spectateurs les connaissaient avant ce soir ; ils ne faisaient d’ailleurs que le lever de rideau. N’empêche qu’ils ont écoulé leurs stock de disques et que c’est un bon présage !

S’ils arrivent à négocier avec le garagiste, s’ils gagent leurs futurs cachets, ils nous reviendront. Ils sont follement attachants, avec leur formule scénique à nulle autre pareille, leur sympathie, leur empathie. Et ils ont de si belles chansons…

 

Le site de Léonid, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

En concert le 11 décembre 2021 à Aix-en-Provence au Petit Duc

« 507 heures » : Image de prévisualisation YouTube

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