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Armelle Dumoulin, un opus qui lui va bien

Armelle Dumoulin

Armelle Dumoulin (photo non créditée)

Quatrième album pour Armelle Dumoulin et c’est déjà tout un roman. Celui d’un nommé Blaise Bétail, qui forcément sort du troupeau. Car le sous-titre de ce Brise vitrail est « Comment j’ai rencontré Blaise Bétail », ce n’est pas un détail. En guise de livret, un document plié en quatre où le narrateur (Armelle ?) revient sur cette rencontre : « Blaise Bétail est arrivé dans le champ. Une espèce de roi à cheval sur une chien… », « Nous nous rejoignîmes. Le sol nous fut guerrier et douceur. Est-ce ma faute à moi si mon corps défaille ? » Utile introduction aux onze plages qui vont suivre.

L’art d’Armelle Dumoulin, qui d’album en album se précise, échappe un peu aux classifications. L’argumentaire de presse le veut « à la croisée d’une chanson punk et littéraire » pour ce qui serait des « chansons au tendre couteau » ; d’autres y ont vu un album « à un jet de pierre de la poésie, de la pop et de la chanson française : j’aime assez et adopte cette formule, ici dans un format assez minimaliste que semble justifier les confinements (enregistré « dans l’urgence désœuvrée de l’hiver 2020-21 ») mais qui lui va bien.

(pour commander ce CD, cliquez sur le visuel)

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« Ôte-moi ces couteaux dans le dos / Et fais-moi danser / Enlacée, dans tes bras, en lasso… » C’est forte de son acquis en chanson (dans l’entourage de Christian Paccoud et du Sister System) qu’elle peut visiter d’autres formes de narrations verbales et musicales qui font bien bel écrin à une sensibilité, une poésie de tout instant. Où sa voix va du grave à l’aigu, se permet d’agréables audaces et sème en nous des instants mémorables, autant de gimmicks astucieux, délicieux. Un tel disque peut de prime abord déconcerter et suppose d’autres écoutes pour en explorer toute l’étendue. Mais le résultat, soyez en certains, vaut l’effort. On se dit même que nombre de titres de cet album feraient le bonheur des hits si radios et télés étaient, sinon moins connes, au moins plus à l’écoute. Comme ce « T’y a posé tes mains pour rien t’y a posé tes mains / Pour rien t’y a posé tes mains / Toi t’y as mis ton âme ici t’y a mis ton âme aussi / Ton âme et puis tes mains pour rien / Toi t’y a fait du bien » sur un entêtant rythme créole : délicieux musicalement mais sans espoir pour qui a posé ses mains.

 

Armelle Dumoulin, Brise vitrail, Le Furieux 2021. Le site d’Armelle Dumoulin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
Cet album fait partie des disques de l’année 2021 choisis par nos rédacteurs. 

 

« Blaise Bétail » : Image de prévisualisation YouTube
« Comme un coup de poing » : Image de prévisualisation YouTube

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