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Manuel Étienne « Agnès Varda »

ETIENNE Manuel 2019 ImagoUne drôle de petite géante s’approche
Serrant dans ses mains les clés d’une maison rose
Inspiration, création, partage
Donne-moi ton courage, puisque tu n’as jamais eu peur de ton âge !
Dans l’objectif d’Agnès Varda
On se salit exprès, dans la texture des choses
Sans toi ni lui, Agnès Varda
Qui prendra le temps de s’amuser sérieusement ?

Manuel Etienne

Paroles et Musique Manuel Etienne. Extrait de l’album « Imago », 2019

À Agnès Varda, 30 mai 1928 – 29 mars 2019, cinéaste de fiction et de documentaire, plasticienne, engagée, singulière et fantaisiste, dont l’œuvre et particulièrement l’autobiographie filmée, Les plages d’Agnès, a pu inspirer Manuel Etienne qui s’intéresse à l’essence des choses et des êtres.

Après Ni pluies ni riens, dix titres entièrement en français en 2016 dont nous vous avions dit tout le bien que nous en pensions, Manuel Etienne sortait à mi 2019  un album avec sept titres sur douze en français, deux bilingues, deux en anglais et un instrumental, un peu comme le fait Romain Humeau, avec lequel il partage aussi des textes exigeants qui ne se laissent pas appréhender à la première écoute. Imago, c’est le stade ultime, parfait, de l’insecte, qui peut se voir comme l’image accomplie de l’être. Sur le fil de ses vers, il nous emporte, dans ses chutes trouve des fantômes pour recharger son cœur, qui cogne et dissone, et l’on ne sait jamais s’ils le réconfortent ou accroissent ses angoisses. Celle des humains traqués, trompés par les puissants de The chase , ou la guerre, où qu’elle soit, à la Moneda à Santiago ou ailleurs, implacable, qui s’étend, sur fond de mensonge et de manipulation « Dans une imprévisible félonie / Les prés divisés ont trop fleuri », pourtant sur un air rythmé, presque joyeux.

Car Manuel Etienne a une empreinte musicale bien particulière, balancée, subtile, qui évoque des atmosphères cinématographiques presque autant que ses paroles, il n’est que d’écouter Les Makes, cet instrumental plein d’un étrange et inquiétant suspense qui introduit Presque un tango. Où les âmes, expulsant leurs démons, se rapprochent « La moins éphémère des cavalières / Prend appui sur son amour éternel et d’un bond nous salue / Le plus mystérieux des partenaires / Prend appui sur son amour éternel et lui aussi nous salue »De cinéma, il en est toujours question avec cette Agnès Varda qui lui rend hommage, jouant à cache-cache avec ses titres de film.

Même si Ultimate me séduit immédiatement, m’évoquant même Bowie, c’est en français que Manuel Etienne me transporte dans son univers si particulier, nulle part, pour rejoindre les imagos des odonates – les libellules adultes qui rêvent de partir… ou s’enfuir « Poisson-fantôme-arlequin » dans de mystérieuses profondeurs bleues. Un album définitivement singulier où la poésie et la musique ne font qu’un dans les vagues du monde.

Actualité : Manuel Etienne travaille avec d’autres artistes, missionné par le Territoire de Belfort et le canton du Jura (Suisse), sur le projet Inter-Arts « Train Belfort Bienne », ligne ouverte en 2017 : Chansons, musique, polars, nouvelles  écrits au fur et à mesure du voyage sur la ligne.

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