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Spa 2022. Clara Luciani, boum boum, son cœur fait boum boum

Clara Luciani Photos Francos de Spa Michel Hocks

Clara Luciani (Photos Francos de Spa/Michel Hocks)

Francofolies de Spa, 23 juillet 2022.

Après avoir squatté tous les magazines et toutes les émissions de télévision à l’occasion de la promo-bulldozer de son deuxième album Cœur, c’est le terrain des festivals que, très logiquement, Clara Luciani occupe à présent (pour la Belgique, après ce Spa du mois de juillet, ce sera encore Namur fin août). Mais pourquoi pas ? Tel est le lot du succès, qui en appelle d’autres, rassure les programmateurs et ramène les spectateurs. D’autant que, pour l’avoir déjà appréciée sur scène à deux reprises, notre néo Françoise Hardy n’est a priori pas le pire cheval sur lequel miser.

Le décor de la scène fait un peu mégalo : le nom de l’artiste en relief, énorme, dans une calligraphie vintage, semblable à celle des disques des 70’s. En fait, la reproduction de son nom tel qu’il apparaît sur son dernier album, disque et scène sont liés. D’ailleurs les musiciens et les choristes sont placés sur des petits podiums brillant de mille feux et la vedette fait son entrée dans un costume scintillant. La machine à remonter le temps est enclenchée : la soirée sera funky-disco ou ne sera pas !

LUCIANI Clara 2022 Francos de Spa Michel Hocks portraitEt effectivement, nous avons droit à un show fait pour danser, avec des rythmes psychédéliques et disco et une artiste au sourire éclatant qui arpente la scène pour mieux nous faire bouger. Et ensuite ? C’est là le hic malheureusement : une fois qu’on a dit cela, on a tout dit ! Qu’ajouter de plus ? La qualité des paroles ? Allez savoir, l’articulation défaillante de la chanteuse et le sous-mixage de sa voix ne permettent guère d’en apprécier le sens ! La sensibilité ? L’émotion ne semble pas avoir fait partie du cahier des charges de cette tournée, le concert n’étant qu’une courte suite de morceaux dansants, sans aucun répit pour autre chose que le balancement du popotin. Le contact avec le public ? Oubliez la Clara qui avait pu nous charmer par ses jolis bavardages : hormis le speech de rigueur sur la-Belgique-qui-a-vraiment-le-meilleur-public-du-monde, la belle ne prend la parole que pour débiter les phrases d’usage (dingue, elle a demandé si ça allait !) et nous expliquer la chorégraphie à réaliser sur sa version française de I feel love de Donna Summer.

Bref, une soirée tchik-tchik-boum-boum, où tous les morceaux se ressemblent et s’enchaînent sans réelle progression. Un show aussi étonnamment court pour une tête d’affiche : en une heure, la messe était dite. Un spectacle que le public suit sans déplaisir, mais sans enthousiasme non plus, ne se réveillant réellement que pour le final, avec ses tubes La baie et La grenade.

Soyons juste : après ces longs mois de repli et de confinement, pourquoi pas proposer un spectacle visant avant tout à faire la fête et à danser ? De la part d’une chanteuse présentée comme la relève de la chanson française et ayant déjà fait montre de l’étendue de son talent, on est pourtant en droit de trouver cela un peu juste. Avons-nous vraiment envie de voir Clara Luciani en meneuse de revue disco ? Ne peut-on espérer d’elle un spectacle plus profond, plus intime ? Ne peut-elle nous offrir davantage qu’un tel concert, professionnel certes, mais qui laisse indifférent celui qui n’a pas envie de bouger et cherche désespérément quelque chose à se mettre sous la dent ?

C’est tout à l’honneur d’un artiste de sortir de sa zone de confort. Laissons donc ce mérite à Clara Luciani, tout en déplorant qu’elle se soit fourvoyée.

 

AH OUI, AUSSI…

Sam Faye (Photo Pol de Groeve)

Sam Faye (Photo Pol de Groeve)

Sam Faye est un rappeur québécois, dont le premier album Des arbres et des avions vient de paraître. Il a fait le choix de ne pas se faire accompagner d’un DJ, comme il est d’usage dans sa discipline, mais d’un guitariste et d’un bassiste venus du milieu du jazz. Le mélange est des plus réussis, les beat enregistrés que le chanteur lance lui-même se mêlant aux improvisations de ses acolytes, le tout au service de morceaux de rap cool, interprétés par un artiste à la diction parfaite.

Le public présent a totalement succombé au charme du chanteur et lui a réservé un triomphe, ainsi qu’à ses deux complices (Antoine et Gonzague), acclamés tout autant que lui. Un membre de l’assistance est même allé jusqu’à leur offrir trois verres de bière, ce qui est définitivement un signe d’adoption chez nous. Sûr que le trio n’est pas près d’oublier son premier passage aux Francos de Spa !

 

La page facebook de Clara Luciani, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. La page facebook de Sam Faye, c’est ici.

Ne manquez pas d’aller consulter la page facebook du Festival, on y ressent une grande convivialité.

 


Clara Luciani, Amour toujours, clip Image de prévisualisation YouTube 
Sam Faye, Hen en concert à Granby 2021 Image de prévisualisation YouTube

 

Une réponse à Spa 2022. Clara Luciani, boum boum, son cœur fait boum boum

  1. Gallet 30 juillet 2022 à 9 h 20 min

    pour poursuivre la chronique de Pol de Groeve, je ne connais pas beaucoup d’artistes capables de satisfaire tous les publics, tous âges, toutes cultures, toutes jauges ! Je connais un groupe: SAN SALVADOR… et pourtant il chante en occitan. Sans racolage, j’ai toujours vu les publics séduits.

    Répondre

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