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Louis Chedid / Yvan Cassar : une chanson mise à nu

Yvan Cassar et Louis Chedid

Yvan Cassar et Louis Chedid

27 janvier 2023, L’Opsis, Roche la Molière,

 

« Moteurs / L’action se déroule dans ta ville / Vue d’hélicoptère ou du haut d’un building / Et puis la caméra zoome avant… »

Solo sur le long et élégant piano, tout éclairé de l’intérieur, comme si c’était Versailles ici. Yvan Cassar officie, lui qui par sa tignasse est identifiable entre mille. Rien que par cet entame, il crève l’écran. Déjà ses notes flattent Louis… Nous découvrirons par la suite combien il est drôle, et que ce duo avec son comparse chanteur, tout aussi bonhomme que lui, est d’une rare évidence.

Une grande scène peuplée de quatre pianos, auxquels en fin de récital se joindront deux autres, nettement plus petits, des jouets. Le majestueux classique à queue, le presque clavecin, le piano droit, le piano-bar : encore une famille chez Chedid. Et Cassar qui ira d’un clavier l’autre, parfois les quatre à la suite sur une même chanson. Tout dans les nuances des sons…

Au second titre, le chef de tribu est là. Retrouvailles : « Je vous l’avoue / J’étais si seul vous vous. » D’un répertoire débuté il y a cinquante ans, Chedid revisite avec superbe quelques titres, avec un tout autre rapport à la voix, presque aux mots. Car il est nu, vêtu des seules et graciles notes de Cassar, sans la protection rapprochée de l’orchestre initial. Nu mais pas sans voix qui, sous le ton de la confidence, chante l’amour et l’empathie, la mélancolie comme l’indignation.

À l’origine, Chedid compose ses titres à la guitare. Passer des cordes nylon aux touches noires et blanches, c’est chose faite. Et bien faite. Si les titres plus « remuants », orphelins des orchestrations cuivrées d’origine (Égomane, Le Chacha de l’insécurité, T’as beau pas être beau, God save the swing…), sont moins évidents au démarrage, c’est largement compensé par l’énergie du chanteur (il n’en manque pas) conjuguée à celle du public qui fait chorus. Car « les Rouchons*, les Rouchonnes et les immigrés » de ce soir semblent connaître leur Chedid sur le bout des doigts, sur le bout du cœur : des fidèles des débuts, que trahissent le poivre et le trop plein de sel de leurs cheveux quand il en reste. C’est revival à chaque chanson. C’est indicible bonheur, même quand les vers remuent nos douleurs, comme dans Les Absents ont toujours tort, même et surtout quand le sage qu’il est nous rappelle qu’On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime

Et ce grand classique – on évitera le mot tube – que Chedid regrette de devoir toujours chanter. Anne ma sœur Anne serait-elle la seule à voir venir ?… Moment de gravité qui se passe de tout commentaire.

Chedid est bien plus qu’un chanteur qui vient faire son show : c’est un ami, un frère, un cousin qui nous régale de ses récits, de son expérience, de sa philosophie. Ce soir, il est venu nous présenter Yvan, un de ses copains. Je vous le dis, ce n’était pas un concert, mais une chaleureuse rencontre, simplement des retrouvailles.

 

(*) Tel est le gentilé des autochtones du lieu.

 La page facebook de Louis Chedid, c’est iciProchains concerts : le 3 février à Noyon, le 4 à Arnouville, le 7 à Yutz, le 10 à Morges, le 11 à Monthey, le 16 à Alfortville, le 17 à Vernouillet, le 18 à Tinchebray. Toutes les autres dates ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Ainsi soit-il » : Image de prévisualisation YouTube

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