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Martine Scozzesi, l’amour et l’espoir

Martine Scozzesi (photo Yann Sevrin)

Martine Scozzesi (photo Yann Sevrin)

En 1975, Graeme Allwright avait baptisé son nouvel album De passage. C’est le titre que se choisit Martine Scozzesi pour son nouvel et troisième album : « Parce que nous sommes toutes et tous de passage, parce que nous sommes toutes et tous des passagers de la Vie ». Et de le dédier entre autres et à rebrousse-poil de l’air du temps « à tous les oiseaux migrateurs ».

Scozzesi n’encombre pas les bacs : elle fait partie des centaines d’artistes qui en sont absents. Invisible si ce n’est pour celles et ceux qui ont le privilège – c’en est un – de la connaître, de l’apprécier. Elle ne hante pas les festivals non plus, il faudra m’expliquer pourquoi se priver d’un tel talent.

Une fois de plus, mais plus encore, c’est grande réussite, grand plaisir, que ce nouvel opus. Qui débute par l’évocation de toutes ces femmes de par le monde qui osent dire, écrire, faire des rimes aussi souterraines que féminines et faire de leur silence un grand cri. On sait que Martine Scozzesi ne se fait pas prier, façon de parler, pour dire ce qu’elle a sur le cœur. La période est propice pour percer l’abcès. Eh ben non. C’est l’autre versant d’elle qui est là : la tendre, l’amoureuse. Faut dire qu’il y a voie de fait, qui mérite Main courante : « Elle a cambriolé mon cœur / Sans vergogne, sans aucune pudeur / Elle a dépouillé sans scrupule / Mon oreillette, mon ventricule ». L’amour est en chaque chanson, dans le pli de chaque vers, ou presque. Comme pour Clémentine et Pierrot, aux dernières heures de l’âge : « Ces deux-là se rencontrent enfin / Leurs lignes de vie en bout d’chemin. »

347091451_621714150004432_2055438174985198613_nLa chanteuse Flow a confié deux de ses textes à Martine Scozzesi, dont un « en souvenir d’Anne Sylvestre », vers parfois inquiets quand ils dessinent le proche avenir et, à l’inverse, d’autres porteurs d’espoir. Une jolie chanson. L’autre texte se mettant dans la peau (on dit l’écorce) d’un arbre. Nicolas Moro lui aussi offre un texte, également porté sur l’espoir, « comme on porte un flambeau / comment ne pas y croire », symbolisé par une étoile qui « apparaît dès qu’une autre s’éteint. »

J’ai cité Flow et Moro : en fait il n’y a que des intervenants intéressants en cet opus : ainsi Tamara Dannreuther qui en dirige les chœurs, ainsi Frédéric Bobin qui signe la compo de trois titres, fait duo sur un autre titre et joue sur l’ensemble de l’album. Et les autres musicos au premier rang desquels les fidèles Riton Palanque aux percussions et accordéon, et Alexandro Afonso au piano (voir vidéo ci-dessous). Tout fait ici un excellent album, qu’attendent les deux précédents dans votre discothèque.

 

Martine Scozzesi, De passage, autoproduit 2023. Le site de Martine Scozzesi, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Teaser : Image de prévisualisation YouTube

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