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Mozac 2023. Piers Faccini, le moment de grâce

Piers Faccini (photo Sonia Cordina)

Piers Faccini (photo Sonia Cordina)

5 juillet 2023, festival « On connaît la chanson », abbaye de Mozac,

 

Nous sommes dans le Puy-de-Dôme, à proximité de Riom. A Mozac (prononcez Moza). S’y tiennent depuis l’an passé le festival On connaît la chanson et ses fameuses « Rencontres Marc-Robine », avec pour cadre le cloître de son abbaye royale du VIIe siècle. Deux âmes, l’une festivalière, l’autre plus recueillie, s’y rencontrent, fusionnent presque en un rare enchantement…

 

C’est Saint Austremoine qui, à l’étroit dans sa châsse, a dû être content. Dans la somptueuse abbaye qui l’abrite, c’était comme fête, récital-dialogue entre l’intime et l’universel, concert forcément exceptionnel qui, longtemps, restera en nous, gravé aussi sûrement que les formules latines dans la pierre. Piers Faccini est comme être surnaturel, trouvère ou troubadour qui répand ses chansons, prélevant son répertoire tant à l’héritage anglo-américain, celte, qu’aux traditions de la Méditerranée, du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Toujours en v.o.

Trois sur cette avant-scène, devant l’autel où la lumière rouge est allumée, autre spectateur silencieux, résident perpétuel qu’on devine attentif. Piers Faccini ainsi que Maeva Le Berre au violoncelle et Malik Ziad au guembri et à la mandole.

Étonnement, c’est a cappella et s’avançant dans l’allée centrale, au mitan du public, que l’artiste lance son premier titre. Moment saisissant qui abolit toute distance, le faisant nôtre, dans une grande humilité. Plus que tout autre, c’est ce premier instant que fera date.

Il y a les artistes. Et le décor. Rarement lieu ne fut, même à son insu, si grand et bel acteur d’un récital. Les hauts piliers, ses quarante-sept insolites chapiteaux dont les personnages sculptés semblent participer, de bon gré ou à leur insu, aux dramaturgies et poésies chantées. Les arabesques de pierre qui tranchent tant avec l’austérité du mobilier, les lumières naturelles et artificielles qui habilement se combinent. Des artistes à l’architecture, le regard ne sait où se poser, stimulé par ces chants, parfois par des airs à danser. Magie, osmose… et écoute quasi religieuse en ce lieu inspiré, comme si le public se muait en pèlerins. Silence dans les rangs, on n’entend pas un ange voler… Instruits des conférences des après-midis, on chipotera s’il s’agit là de chants ou de chansons, les deux sans doute. D’où, même parfois en français, ne nous parviennent que des bribes. Piers nous instruit de temps à autre de leur signification, de citations aussi qui appellent les anciens et titillent en nous des mystères enfouis. On y parle de maison et de terre, de l’eau aussi…

L’insolite programmation concoctée par Alain Vannaire débute ainsi, en toute beauté. Par deux fois, le public est debout, enthousiaste, sans se faire prier. Il vient de tutoyer un peu d’éternité.

 

Le site de Piers Faccini, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Firefly », clip vidéo Image de prévisualisation YouTube

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