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Mozac 2023. Pinard en cru d’exception ?

Erwan Pinard

Erwan Pinard Photo ©Eric Courtial 

Festival « On connaît la chanson », 7 juillet 2023, Mozac,

 

Considérant que les édifices religieux sont propriétés communales, j’aurais bien aimé, entre les murs de cette historique et superbe abbaye, cette rencontre entre le fictif et le réel : entre le vin de messe et le Pinard, Erwan et Dieu. Entre le patron d’un dogme forgé par deux mille ans de certitudes (les doutes, ça ne compte pas) et notre philosophe vinassier qui ne fait, lui, qu’envisager. J’eus aimé cette tempête l’un dans le cerveau (brainstorming permanent), l’autre dans son bénitier, sis à l’entrée entre deux piliers : le vivant l’eut emporté d’une facile tête.

Ah, la tête, la tronche du Pinard, qui a celle de l’emploi. Comme un type incongru qui arrive et souille une belle programmation. De mots définitifs comme de formules incertaines, qui se cherche, qui se trouve, nous faisant participer aux fouilles. Je cherchais le mot, mais c’est ça : Pinard est un chercheur, une tête chercheuse, un Géo Trouvetou appliqué à la chanson. Ou un docteur, si je ne m’abuse, genre Frankenstein, qui démembre ses sentiments et les recoud différemment. Sous nos yeux, en nos oreilles ébahies. Pinard est une expérience en soi, un truc à avoir vécu avant cinquante ans pour ne pas avoir raté sa vie. Ça peut ne pas plaire à tout le monde et certains ont vite quitté le cloître, horrifiés ; le lendemain, le vigile-secouriste pestait même encore contre ce chanteur qu’il qualifiait de pauvre’ con.

Mais pour ceux sur lesquels la magie (ce n’est peut-être pas le bon terme, j’en conviens) opère, Pinard devient sur l’instant le cru du siècle et ce jour un millésime peu commun. Tout ça avec ses problèmes de cœur, ses tourments de l’âme, ses joies à chaque nouvelle rupture, traités tant au vitriol qu’à l’humour et la tendresse (je ne sais pourquoi, je me sens proche de son écriture…). Amour et humour façon punk avec cette posture de scène incroyable, cette presque schizophrénie, cette rage qui apaise sa tendresse, cette envie de tout bouffer, nous compris, fût-ce son micro (mais c’est qu’il le fait, en plus, cet animal !), cette plainte, presque complainte qui fraye avec l’absurde… tout est bouleversant, déchirant, tout est profondément humain.

 

La page d’Erwan Pinard sur le site de Samedi 14, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Portrait chimique du cerveau amoureux » : Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Mozac 2023. Pinard en cru d’exception ?

  1. Martine Fargeix 29 juillet 2023 à 20 h 23 min

    C’était la troisième fois que je le voyais et je ne l’aime toujours pas. Je n’étais pas venue pour lui mais pour Dalila Laborde (qui n’a pas chanté pour cause d’orage).
    Terminé, je ne tenterai pas une quatrième fois d’essayer de rentrer dans son univers qui me reste complètement hermétique.
    Ce n’est pas de la chanson, seulement de la vulgarité.

    Répondre

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