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Frédéric Bobin : simplement essentiel

 

Frédéric Bobin (photos Anne-Marie Panigada)

Frédéric Bobin (photos Anne-Marie Panigada)

Placé sous le signe de la renaissance, ce nouvel album nous démontre, une fois de plus, cette évidence : les chansons des frères Bobin sont les fruits d’une rare et belle alchimie, le mariage réussi d’un plume subtile avec une musique aux accents légers, des compositions nourries de ce qu’il y a de mieux dans la scène francophone et anglo-saxonne, un travail d’orfèvre à quatre mains, une osmose si singulière entre Frédéric et Philippe faite d’apports réciproques pour un dialogue artistique qui les rend indissociables comme le sont ici mots et mélodies.

On redécouvre avec plaisir ce qui fait le charme et l’originalité du travail des deux frangins, un cocktail de mélancolie et de sérénité, entre états d’âme intimistes, portraits et souvenirs, chroniques sociales. Est-ce la course inexorable du temps qui rend le regard à la fois plus distant et perçant mais l’album, bien plus qu’auparavant, est un appel à retrouver l’essentiel, à se débarrasser de tout ce qui encombre pour « déployer lentement / notre âme qui attend / la paix et la sagesse / pour que tout renaisse ».

Avec douceur et profondeur, ce qu’il faut de force et de délicatesse, la voix de Frédéric nous invite à casser les codes, les carcans et les modes pour ouvrir enfin nos ailes (J’ignorais que j’avais des ailes), à gagner la course à l’essentiel, démolir les prisons virtuelles (Le fou du village). Sans haine et sans colère, la vision de notre époque est empreinte de tristesse, de justesse, lorsqu’elle se penche sur les déserts ruraux et la destruction de nos villages (La vallée) : « La terre en friche / le paysan éteint sa lampe / la carabine près de la tempe / le monde s’en fiche ». Elle se fait lucide et ironique quand elle dit notre passage au monde, notre quête du futile et du dérisoire (Comme on est venu).

Bobin CDBien évidemment ce retour aux sources ne serait pas complet sans quelques incursions dans le passé, quelques soupçons de nostalgie : les années d’université avec leurs nuits peuplées de rêves et de poésie (Terminus campus), la rencontre d’un vieux Guitare héros dans l’ombre de Bob Dylan, celle fondatrice des Quatre gars de Liverpool, l’image romantique de Leonard Cohen (Léonard et Marianne).

Avec de telles références, on ne s’étonnera pas que l’album soit tout imprégné d’un folk-rock authentique, Frédéric Bobin étant un des rares artistes de la chanson francophone qui puisse se prévaloir de cette tradition, en témoigne La route est longue belle et mélancolique ballade amoureuse. Ici la guitare est reine, celle de Frédéric, bien sûr, mais aussi celle de Clément Soto (guitares, basse, synthétiseurs), la compagnie de Mikaël Cointepas (batterie, basse, percussions, chœurs), de Julien Limonne (piano) et la présence de Buridane pour un duo sur le titre éponyme de l’album ainsi que pour les chœurs.

Calme, fluide comme une rivière tranquille, un album qui s’écoule, qui s’écoute avec bonheur telle une balade sous le soleil d’automne. De la douceur avant toute chose !

 

Bobin, Que tout renaisse, Labeldiff43/InOuie Distribution. Le site de Frédéric Bobin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« J’ignorais que j’avais des ailes » : Image de prévisualisation YouTube

Leonard et Marianne (So long) : Image de prévisualisation YouTube

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