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Alain Klingler, explorations de l’amour

 

Alain Klingler (photo non créditée)

Alain Klingler (photo non créditée)

Parmi tous les albums parus en 2023, il nous faut admettre que, malgré la qualité de pas mal d’entre eux, nous ne pourrons hélas tous les chroniquer. Il eût été dommage cependant de passer sous silence cet album proche de la perfection du grenoblois Alain Klingler, album qui en guise de titre, porte le code postal de la petite commune d’Albenc, près de Grenoble, où il fut enregistré.

Klingler est rare dans notre sphère, même élargie, de la chanson. Quand son nom est au générique d’une soirée, c’est souvent lors d’un spectacle collectif, comme récemment en hommage à Jean-Louis Murat. Klingler sait mal se vendre : il ne sait qu’être artiste, pas VRP de son art : là le bât blesse.

Ses racines chansons sont pourtant les nôtres : Léo Ferré, Barbara, Romain Didier, Gérard Manset, Jean Guidoni, Allain Leprest… Il est de cette famille, on ne le sait pas.

Ce nouvel opus, paru aux premiers jours de l’automne, est objectivement une pépite qui, pour être franc, succède aux précédentes.

CD KLINGLEROn ne sait, parmi les onze titres, ce qui relève de l’intime ou non, mais l’écriture est à ce point passionnante, précieuse et imagée qu’on se dit que la focale ne peut être que cinématographique. Comme ce premier titre, Ton corps est mon décor, où il « zoome et zoome encore » un corps d’homme (le clip est ci-dessous, aux images explicites). Ou le suivant où il nous entretient d’une Marlene Dietrich masculine : « Tu illumines le film / J’imagine / Le sous texte / De tes nuits / J’imagine / La scène / De crime / En abîme / L’impudeur / Invagine / Je devine / A la cime / Ubersex / D’origine / Outillée / Sous le jean ». D’un titre l’autre, l’érotisme est à flux tendu, le désir sous-tendu : « Sur ta bouche / Avant que mon désir découche / Embrasse-moi… » C’est une exploration de l’intime, de doute et d’envol, de la beauté et de l’amour, de la beauté de l’amour, où chaque mot à son importance, son contenu, sa place dans la narration : bel exercice de style. Littéraire il va sans dire, musical tout autant : fait de pop et de balades magnifiées par de somptueuses orchestrations (il y a du monde au générique musical) pour des textes tant chantés que presque murmurés d’une voix plus sensuelle encore : « Ce qui compte c’est l’atmosphère qui nous respire / C’est l’instant qui chavire / C’est le monde à l’envers / C’est l’espoir d’un bonheur / En un quart d’heure ».

Si la plupart des titres sont d’Alain Klingler, deux le sont en tout ou partie de Benoît Méjean, un autre du chanteur Gérard Poli, déjà présent par le passé sur des disques de Klingler : « Embarrasse-moi / Sur la bouche / Avant que mon plaisir découche… ».

 

Alain Klingler, 38470, Ad Libitum/Micro Cultures 2023. Le site d’Alain Klingler, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Ton corps est mon décor » : Image de prévisualisation YouTube

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