CMS

Il faut sauver le Jean-Ferrat

 

En 2023, Les Fatals Picards (photo Stéphane Tripot)

En 2023, Les Fatals Picards (photo Stéphane Tripot)

Le village d’Antraigues sur Volane est connu pour être celui de Jean Ferrat. Il y est inhumé. C’est aussi là qu’Allain Leprest s’est donné la mort. C’est enfin là où résident Francesca Solleville et Isabelle Aubret. S’il y a un lieu associé à la chanson, c’est bien celui-ci. Y voir se dérouler un festival chanson est comme rare évidence. Et bien qu’aux obsèques de Ferrat l’hélicoptère de Drucker se posa sur le stade municipal, ce festival a la dignité de ne pas être un gala de variétés mais, au contraire, une vitrine de la chanson « de qualité », dans une grande diversité : l’an passé, les trois soirées accueillirent Arthur H, Ghislain N., Frédéric Fromet, Les Fatals Picards et Daniel Auteuil avec, en journée, nombre d’artistes de valeur même s’ils sont moins connus.

Dans les grands événements Chanson, l’argent attire l’argent. Seul le chaud biznesse s’en tire honorablement, lui qui n’a aucun scrupule à constamment augmenter les cachets de ses artistes : tant qu’il y a des fans pour s’offrir des concerts à plus d’une centaine d’euros, des festivals à bien plus, le métier se porte bien.

Mais, dès qu’il est question de chanson non crétinisante, c’est plus difficile.

Nettement moins de subventions qu’auparavant, les difficultés économiques que nous connaissons tous et parfois nous interdisent le moindre concert, le moindre festival (vous allez me dire qu’il reste aux pauvres les rediffusions de Columbo à la télé, mais est-ce suffisant ?).

Gyslain N. l'an passé à Antraigues (photo Stéphane Tripot)

Gyslain N. l’an passé à Antraigues (photo Stéphane Tripot)

Une édition 2022 qui a perdu des sous, une édition 2023 qui a amplifié le déficit, il manque 25 000 euros au festival Jean-Ferrat pour poursuivre sereinement sa route.

Que faire ? Obtenir une aide exceptionnelle des pouvoirs publics, courtiser Rachida Dati, persuader les instances départementales d’Ardèche du bien fondé de ce festival, trouver des mécènes inspirés (pour en être une fidèle cliente, Rachida connaît bien Hermès)… tout est tenté, soyez en sûrs.

On peut aussi solliciter le public, provoquer un appel à dons. Après tout, on trouve des amoureux de la chanson plus argentés que d’autres, cela est sans doute préférable à une hausse du prix des billets qui peut être contre productive…

La situation du disque est telle (mais pourquoi donc avez-vous renoncé au disque pour des téléchargements sur lesquels les artistes touchent que dalle ?) que les tourneurs ont terriblement augmenté les cachets : on se rattrape comme on peut. Tout a augmenté du reste : l’électricité, le carburant… tout 

Et la jauge du festival Jean-Ferrat n’est pas extensible à souhait : du reste, quels artistes au raisonnable cachet pourraient remplir la place de la Résistance ?

Pour envisager d’autres lendemains qui chantent, il faut aider le festival Jean-Ferrat, comme vous pouvez, autant que vous le pouvez. L’équipe animée par Philippe Chalabreysse et Anja Wissman lancent un vibrant appel pour que la chanson, cette exception culturelle française dont nos politiques se soucient comme de leurs premières comptines, ne quitte pas Antraigues. À vous, si c’est possible, de participer un peu, beaucoup, passionnément… À la folie !

L’édition 2024 de ce festival est titrée « Restera-t-il un chant d’oiseau ? » Sur la place d’Antraigues, là où on joue toujours à la pétanque, on commence à se poser cette terrible et angoissante question.

 

Le site du festival, c’est ici ; pour faire un don, c’est là.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives