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Daniel Jea « La rengaine »

JEA Daniel 2022 Se taire et écouterJe t’ai vu avancer, ici là-même
Me fredonner la rengaine
Je t’ai vu me lancer, d’ici là-même
Les mélodies que tu sèmes
Et j’ai abandonné
À cet instant même 
Le désarroi et la peine
et mon cœur accroché, ici là-même
À la rengaine, au doux larsen

Daniel Jea

Paroles et Musique Daniel Jea. Extrait de l’album « Se taire et écouter » 2022

Après Bitume « toujours diviser pour mieux régner, voilà, voilà la réalité  (…) et bouffer le bitume », dans un rock qui peut faire penser à celui d’un Romain Humeau, Daniel Jea crie ses révoltes dans ce troisième album d’une trilogie sortie pendant la pandémie. 

D’abord À l’instinct à l’instant (2020) dont le titre résume son style, urgent, percutant, organique, écouter la chanson-titre  en session en 2020 avec ses deux batteuses-choriste, Emilie Rambaud et  France Cartigny (également aux claviers et à la guitare), une configuration assez peu répandue, un rock brut, un texte évocateur, une urgence. Il faut écouter Comme un arbre, sa guitare qui parle, cette incarnation étrange « Comme un arbre / Tu te déploies, je me délivre / Comme un arbre / Tu vas et viens je me sens libre » et ses aveux, entre désirs, comme une transe dansante, J’avoue, et séparation, entre douceur et brûlures, passion partagée, insécable, en mots dits, criés, chantés, grincés. 

Changement  de point de vue avec En suspens (2021), brûlot de révolte sociale, qui retrace une urgence d’où il faut sortir : Avance, une antiphrase de notre monde en chaos, « Avance et ferme ta gueule /  Travaille  et ferme ta gueule (…) Mon projet est ton unique chance » comme ce Tout est mieux, Ne pas, ou Tombe. « Tu voudrais que l’on tombe / Casser nos corps que tu plombes ». Plus besoin de vous faire un dessin, les images parlent d’elle-même. En suspens, numéro I, II, III, est un compte progressif. Avant l’explosion ? Tu peux incite au réveil « Allez, garder le cap », direct et efficace. Un pas fait le tour des injonctions, mute en ce pas de côté qui peut tout renverser, déboucher sur un après… « mais quel après ? » Le paradis suspendu conduit en …

2022 : Le doute, l’acceptation« lâââche ! » au rock presque bruitiste, bavard, la chanson titre, battante, hurlante « À deux doigts, à deux pas de passer de ce côté là… mélanger tous tes sens et réécrire toute l’histoire… mais comment sortir de là », et la question lancinante « Est ce que tu aurais la même valeur pour les mêmes acquis / Si tu étais une femme ? (…) un homme (…) ni l’un mi l’autre » remettant en question les stéréotypes de genre d’une façon tellement peu habituelle. Avant de plonger dans l’instrumental-titre, de questionner le monde en gardant l’espoir, Vu d’ici, avant de tomber dans la grâce de L’infini.

Musicien, vu aussi bien aux côtés de Damien Saez, Jérémie Bossone, que Françoise Hardy, La grande Sophie, ou Garance, Florent Marchet,… il a pris ses ailes au début des années 10 avec un douze titres, Exilés volontaires, puis en 2018 L’homme d’à côté, « celui d’avant, celui d’après, celui qu’on voit pas s’immiscer, l’autre que j’imaginais » - reprenant quatre titres d’un EP plein de fougue et d’éclat comme Aux détours - qui Tourne depuis un hymne à l’amour à la guitare saturée jusqu’à une reprise inspirée de Pendant que les champs brûlent, en passant par la douceur d’À nouveau. Tout y est déjà, la poésie, la mélodie, la tension, l’incandescence, la rage et la douceur. 

 

 

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