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Romtom en trio et en chaleur humaine

Romtom en trio à Venelles ©CathLaugier

Romtom en trio à Venelles ©Catherine Laugier

 

13 janvier 2024, MJC Allain Leprest à Venelles-L’Étincelle

 

Premier concert de l’année 2024 qui s’annonce sous les meilleurs augures avec Romtom, alias Romain Thomas, en trio, artiste que NosEnchanteurs suit depuis son premier album en 2016, Mise en  boucle. Pianiste dès l’enfance, puis multi instrumentiste, baigné de chanson française, de jazz comme de rythmes brésiliens (il est lui-même capoeriste et enseignant en la matière), il a obtenu son diplôme d’avocat en 2010 mais a préféré défendre la musique. Il maîtrise tout autant la pédale de boucles (d’où le titre de son premier album), qu’il utilise avec subtilité, de son pied droit dénudé pour plus de sensibilité, pour créer un univers musical où se fondent naturellement toutes les musiques qu’il aime, que les instruments acoustiques (sa guitare, le violoncelle de Pierre Boëls et la basse ou les légers shakers de Julien Calcado) et les chœurs. 

Romtom détail ©Nicolas Blanchard

Romtom détail ©Nicolas Blanchard

C’est là que Romtom a dû affronter un léger problème : au dernier moment une panne nous a privés de chauffage à l’aube de cette année nouvelle (semaine où de plus la température était redevenue quasi hivernale en Provence, à la grande surprise des parisiens : « Nous aurait-on menti ? ») . Si le public avait gardé ses doudounes, et les plaids généreusement distribués par les bénévoles de la MJC, les musiciens ont dû se contenter de leurs survêtements – tenue de scène pas trop déplacée pour la part de musique urbaine – et de la chaleur générée par leur enthousiasme et leur passion de la musique. Heureusement ce n’est pas ce qui leur faisait défaut !

Romtom Venelles ©Nicolas Blanchard

Romtom Venelles ©Nicolas Blanchard

L’essentiel du concert est issu de ce quadriptyque, Voyageur, que nous vous avons déjà présenté, mais comporte aussi des chansons devenues des incontournables de son répertoire. De cette chanson française actuelle ou traditionnelle, explorant  le rêve avec ce Voyageur de l’onirique « Navigateur de l’utopique » qui veut changer la réalité, et, subtilement engagé, ces messages de liberté, Laissez moi passer, et d’espoir en ces périodes de COP 28 déjà totalement oubliée, (Laisse nous) de l’air, « allez laisse nous de l’espoir en l’espèce humaine ». Maniant les mots « Artistes du crash / Autistes du cash » avec autant de dextérité que les sons. Pour revenir aux sentiments brisés, On ne s’aime plus, ou à cette profession de foi du premier album, « J’vends des roses, et les roses Monsieur (…) Ça a besoin d’amour et de prose / De jour et d’une dose / De cieux ». 

Pierre Boêls Venelles ©Cath Laugier

Pierre Boëls Venelles ©Catherine Laugier

Un répertoire issu de rencontres vécues, comme cet  enfant handicapé atteint du syndrome  de Gilles de la Tourette, qui a donné ce poignant « Je crie sans le vouloir sur les trottoirs / Le syndrome de la vie / Sans contrôle, je crie / C’est pas drôle, mais je crie / Ce que Gilles m’a appris ». Ou de sensations envahissantes, (J’ai) mille-et-une idées. Les sons mènent quelquefois la danse – et non, il n’y a pas que l’anglais qui sonne – et même c’est bien le français qui con-sonne, avec ce « Viens faire coucou s’te plaît / Viens boire un verre et papoter » ou ces Bisous (qu’il vaut mieux ne pas offrir pour la Saint-Valentin) qui font tellement bien communier le public, tant qu’on ne sait si le son précède le sens ou l’inverse, fusionnant dans cet univers musical unique et envoûtant, avec cette voix, inimitable, un peu voilée et capable de monter très haut.  

Julien Calcado Venelles ©Nicolas Blanchard

Julien Calcado Venelles ©Nicolas Blanchard

Il sait utiliser les rythmes africains (avec Panurge coécrite et interprétée à l’origine  avec son ami DjeuhDjoah, le chanteur de Douala à la belle voix grave, satire affûtée de notre société tout autant que mélodie textuelle et tonale imparables, le public prenant le relais sur le « Mais pourquoi on est v’nus exactement-Mèèee »), le hip-hop urbain français, ou américain avec cette J’ai dit là, hommage au rappeur J Dilla et son jeu de batterie décalé, volontairement bancal qui donne le rythme, met le corps en mouvement. Ou mêler trap, musique cubaine et lyrique sur (Je reprendrai la route) demain. Chauffé à blanc (ça s’imposait), le public ne le laissera pas partir avant un troisième rappel, la belle Margaret et ses jolies gambettes, et un ultime dans le public tout en acoustique hors micro, en portugais brésilien, guitare voix et petites percussions. 

 

 Le site de Romtom, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là

« Demain » clip 2022 Image de prévisualisation YouTube
« Les roses », session du Salon 2016 Image de prévisualisation YouTube
« Je crie », en concert en trio, 2017 Image de prévisualisation YouTube
« Des bisous » audio 2023 Image de prévisualisation YouTube

 

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