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Mouhet 2024 : le sacre de Gaëtan Henrion

Gaëtan Henrion (photo Bruno Kreitz)

Gaëtan Henrion (photo Bruno Kreitz)

17 mai 2024, Festiv’en Marche, Mouhet (36),

 

Sans nullement démériter, Ludivine Faivre et Babiole, les deux concurrentes de Gaëtan Henrion à la finale du concours de Festiv’en Marche n’ont rien pu faire face au folk-singer, qui d’ailleurs n’a pas particulièrement brillé ce soir-là. Mais il a largement dominé et s’est retrouvé le lendemain en première partie de Valérie Mischler. A passer la journée à jouer les bénévoles, à aider, à côtoyer l’équipe, à se familiariser avec le festival, à l’aimer, il a visiblement acquis une énergie nouvelle, une belle et solide détermination : c’est un Henrion pimpant qui arrive alors en scène, avec certes le même répertoire que la veille mais tout de même un ou deux titres en surplus et l’idée d’une reprise, testée en répétition et vivement encouragée par Olive, le boss de la sono…

Le voici donc, le tenant de « la chanson française grésillante », seul à la guitare, son éternel bonnet rivé sur la caboche, visiblement aussi ravi qu’inquiet de se produire dans une vraie salle, lui qui ne connaît vraiment que les bars (ne chante-t-il pas que « toutes les routes mènent au bar »?) et les appartements, il n’a que la possibilité de convaincre, de justifier sa qualification dans la cours des grands. On peut fouetter pour moins que ça mais il le masque derrière sa belle gueule, le farde de son éternel et irrésistible sourire…

Lui fait dans la tendresse, un peu de mélancolie, de chroniques de nos vies, de colères et de résolutions : « On en est là / A refaire le monde une fois de plus / Ne me demande pas pourquoi ». Comme Brassens mais différemment, avec d’autres (jolis) mots, il nous déconseille (vu l’âge du public, c’est déjà fait depuis des lustres ou ça ne le sera jamais) de nous unir devant le maire : « Ne nous marions pas / On n’a pas besoin de tout ça », une de ses plus belles chansons.

La salle est avec lui, il lui faut peu pour définitivement emporter le morceau. Alors, alors… d’abord. D’abord, y a l’aîné, lui qu’est comme un melon, lui qu’a un gros nez, lui qui sait plus son nom, Monsieur, tellement qu’il boit, ou tellement qu’il a bu… Voici Henrion dans ce glauque familial qui tranchera tant avec la lumière qu’est Frida… Les notes sont parfois approximatives, la guitare bien sèche, rudimentaire, mais Gaëtan y va en force, y met toutes ses tripes, dans un élan déchirant, bouleversant. C’est pas l’orchestration de Brel, c’est quasi nu, Henrion presque à poil, mais ça vous emporte littéralement l’assistance, souffle court, bouche bée, tétanisée ou presque. La chanson finit dans une bruyante ovation : la salle est debout.

Pour juger une prestation, se la jouer potentiomètre, il suffit d’évaluer la qualité, la ferveur des applaudissements : là, l’aiguille est dans le rouge, l’écarlate même. Il suffit aussi, même si on dit le CD en déclin, de voir le nombre d’unités vendu au terme du concert : on avait envie de ramener avec soi un peu de cet artiste hier encore inconnu.

 

Le site de Gaëtan Henrion, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Laissez faire » : Image de prévisualisation YouTube

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