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Le one-women-show de Zaza Fournier

11 décembre 2009, Le Firmament à Firminy.

Zaza Fournier (photo d'archives)

Un guéridon recouvert d’une nappe coccinelle, une carafe, un verre, un vase et des fleurs. Un néon, tout en haut : Zaza en toutes lettres. Et un micro sur pied qui l’attend. Voici la Fournier, qu’une guêpe a piqué d’amour, qui déboule, gaie et sautillante, attifée comme d’hab’ en une tenue rétro-kitch, sage et érotique à la fois. Son orchestre tient dans la main : un bidule tout petit tout plat avec une pomme sérigraphiée dessus. Ça et l’accordéon de l’autre main. Le moderne tutoie l’ancien, l’électronique fait couche commune avec le chromatique. Le personnage est bien campé, rodé. Elle est attachante la Zaza avec sa gueule d’amour. D’ailleurs elle ne chante que ça, désirable et désirante qui d’emblée affiche son côté frondeur, libéré, des jeunes femmes d’aujourd’hui. C’est son créneau : une voix partagée entre Kaas et Arletty et un discours qui se veut le contraire. Car « Je ne suis pas de celles-là / Qui disent des mots tendres / Qui se laissent prendre / Par un mâle de surcroît ». Même si l’instant d’après, elle célèbre son homme. C’est comme ça Zaza, l’amour « ça va, ça vient »… Morceau de choix du répertoire, cette Mademoiselle que les ondes ont déjà amenée à nos oreilles, très belle chanson à peine travestie : « Il se maquille pour ressembler à une fille / Il est très belle, se fait appeler mademoiselle ». Ça et d’autres titres, en fait l’exact contenu de son unique album. Avec, pour faire durer, pour amener au format « concert », un peu beaucoup de remplissage. Des reprises (Boby Lapointe, Elvis Presley, Jacques Brel) et beaucoup, beaucoup de tchatche… Je dis « concert » et ce n’en est pas un, pas plus un récital. Non, ça tient du one-woman-show, moitié chanteuse et presque humoriste pour le reste. Une performance d’actrice, même si Zaza en n’est pas tout à fait une. Simplement un sacré bout de bonne femme, effrontée, culottée. C’est son intérêt autant que sa limite. Sa prestation est simplement plaisante, pas plus. Rarement ne passe l’émotion. Sauf, peut-être, quand, de manière aussi saccadée, aussi essoufflée que son accordéon, elle nous chante Les Vieux. Est-ce le souffle brélien, le talent de Zaza ou les deux, là un ange passe qui mérite alors tous les applaudissements.

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