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Les (très actuels) Contrechants d’Utge-Royo

« Tout ça n’empêch’ pas, Nicolas / Qu’la Commun’ n’est pas morte ! » Réédition, cette fois-ci en un coffret de trois cédés, des Contrechants… de ma mémoire de Serge Utge-Royo. Le coffret réunissant les deux premiers disques était sorti en 2002, mêlant tant des standards de la chanson sociale (L’estaca, La Chanson de Craonne, La butte rouge…) que des chansons d’Utge-Royo. Le troisième tome, La Commune n’est pas morte, est paru, lui, en 2007, comprenant vingt titres de la Commune de Paris ou sur la Commune, la requinquant de belle et singulière façon. L’opus fut récompensé par le Prix de l’Académie du disque Charles-Cros. Voici les trois tomes rassemblés, toujours en un coffret magnifié par le trait inspiré du dessinateur Jacques Tardi, auteur certes d’Adèle Blanc-Sec mais aussi de (entre autres) C’était la guerre des tranchées et Le cri du peuple, ce dernier en quatre tomes dont l’intégrale était accompagnée d’un cédé hors-commerce chanté par Francesca Solleville, Serge Utge-Royo, Dominique Grange, Bruno Daraquy… et Tardi lui-même.
Il faut prendre ce coffret Contrechants… de ma mémoire comme une superbe anthologie de la « chanson contre ». Superbe car magnifiée par la voix d’Utge-Royo (qui parfois tire sur celle de son idole de jeunesse… Luis Mariano !), comme une once de plus-value, s’il en était besoin. Superbe parce qu’intelligente et cohérente dans ses choix. Superbe parce qu’à tout prendre, avoir chez soi, à portée de mains, à portée de grève et de manifs, le dessus du panier de la chanson de révolte, c’est se préparer à de nouveau se les mettre en bouche, à monter sur les barricades qui, soyez-en sûrs, nous attendent au carrefour du total mépris des peuples et de la totale indignation de ceux-ci : on ne dégraisse pas la Grèce puis les autres pays sans en payer un jour les pots cassés. Quitte à faire, cette anthologie peut être le futur bréviaire de nos révoltes, de cette possible révolution qu’on sent germer : « Ça branle dans le manche ! Les mauvais jours finiront / Et gare à la revanche / Quand tous les pauvres s’y mettront ! »  Puisque le temps (commercial) est venu des cadeaux, faites-les intelligents et formez les bataillons, dansez la carmagnole sous le sapin. Accrochez-y des pendants d’oreilles et chantez Le temps des cerises : elles sont de saison, à mesure de l’austérité qu’on nous impose, de l’injustice sociale qui s’étend et de la colère qui monte, qui monte, qui monte.

Serge Utge-Royo, Coffret Contrechants… de ma mémoire, 2011, Edito-musiques. Le site d’Utge-Royo, c’est là.

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4 Réponses à Les (très actuels) Contrechants d’Utge-Royo

  1. Norbert Gabriel 10 décembre 2011 à 9 h 52 min

    Je ne peux que confirmer : « cette anthologie peut être le futur bréviaire de nos révoltes «  et c’est un beau cadeau à (se) faire pour commencer l’année 2012 avec quelques beaux refrains très en phase avec les temps présents.

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  2. Jean Théfaine 10 décembre 2011 à 16 h 10 min

    Superbe, très forte, la vidéo. Et quelle voix, décidément.

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  3. DOMINIQUE BABILOTTE 10 décembre 2011 à 20 h 41 min

    Comme nous en avons besoin ! Merci

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  4. Odile 11 décembre 2011 à 8 h 42 min

    Bravo de nous parler si justement de ce très grand chanteur.
    En effet un très beau cadeau indispensable par les temps qui courent, trop vite et mal !!
    Merci
    j’ai la chance de le revoir, il va passer en mars dans ma région.

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