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Toujours la patte Karpatt

J’aime ces groupes qui, en plus de leur art, cultivent une identité visuelle forte. Dont, album après album, les pochettes se répondent et nous accrochent d’emblée, par leur familiarité. Plus besoin alors d’inscrire le nom du groupe sur le visuel, c’est tellement évident. Ainsi les Tit’Nassels, Les Ogres de Barback ou les Têtes Raides. Ainsi Karpatt qui sort son cinquième album studio, Sur le quai, illustré comme d’hab’ par l’incontournable Sébastien Thomazo. Sur le quai, celui de Dieppe pour être précis : c’est lors d’une résidence à la Scène nationale de Dieppe que l’essentiel de ce nouvel opus a pris corps.
Opus qui rentre dans son lit après la tentative « électrique » du Montreuil de 2009, que notre trio (alors renforcé d’un batteur) a eu du mal à assumer sur scène. Retours aux fondamentaux acoustiques donc. Et plus encore. Car l’une des nouveautés – pas la moindre –, de cet album est, aux côtés de chansons qui ont l’évidente patte Karpatt, textes à lectures multiples, l’apport de vers d’autrui. Et, pour l’heure, autrui c’est Christian Olivier (des Têtes Raides) pour « Chien loup », et Nicolas Jules pour « Le monsieur du Canal ». Ainsi que deux chansons de Jehan Jonas, « Les mains douces » et « L’étiquette », qu’ils exhument pour notre plus grand plaisir. Olivier, Jules, Jonas : cette présente trinité en dit long sur l’ancrage chanson de nos Karpatt.
C’est du Karpatt, ça en a la patate par des chansons énergiques, énergétiques, qu’on peut se mettre en oreilles dès matines sonnantes. Ça se résume d’ailleurs assez bien pour le titre « Tout va bien » dont le deuxième vers modère d’emblée le propos : « Profitons-en demain on est sûr de rien ».
On a jadis inventé un terme fourre-tout que les pisse-copies ont alors vite adopté : celui de « chanson festive ». Suffisait d’un peu de cuivres ici, d’un accordéon là, pour hériter du label. D’un coup, d’une formule à l’emporte-pièce, l’Hexagone était peuplé de « chanson festive ». Karpatt n’y a pas échappé. Erreur, Karpatt est simplement un trio d’amoureux de la chanson, qui a en son sang tout l’adn de son art, qui, en un son coloré, joyeux, nous peint des scènes, nous restitue des vies, pointe quelques sourdes inquiétudes. Dont les portées légères font singuliers chemins dans nos têtes. Ce nouvel album, de haute tenue, en est encore la preuve.

Karpatt, Sur le quai, 2011, L’Autre distribution. Le site de Karpatt c’est là.

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2 Réponses à Toujours la patte Karpatt

  1. Marcello 1 mars 2012 à 18 h 52 min

    Vive Karpatt et leur musique qui donne envie de bouger, de s’amuser, de faire la fête… Une musique festive en quelque sorte ! ;-) )

    Belle idée d’avoir choisi en illustration sonore ce titre qui fait la part belle à Régis Gizavo. Sa façon ensoleillée de jouer a teinté d’une couleur particulière les derniers albums de Mano Solo et a donné un bel écrin à la voix chaude de Boubacar Traoré (http://www.deezer.com/music/track/13039995).

    http://www.deezer.com/embedded/small-widget-v2.swf?idSong=13039995&autoplay=0

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  2. Gérard DEBARD 1 mars 2012 à 19 h 59 min

    Je ne connais pas le groupe Karpatt, mais qu’ils chantent des chansons de l’immense et trop oublié Jehan JONAS ne peut que me les rendre sympathiques. J. JONAS, mort dans la trentaine, s’approcherait aujourd’hui de ses 68 ans. Une association « Jehan Jonas Second Souffle », animée par sa femme, perpétue sa mémoire.
    Gérard DEBARD

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