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Gérard Pierron, le chant de l’amitié

Gérard Pierron et Nathalie Fortin (photo d’archives Chantal Bou-Hanna)

Gérard Pierron, 4 décembre 2012, Le Limonaire, Paris,

Ce qui fait office de scène est ici, on le sait, petit petit. N’empêche qu’ils sont trois à se la partager. Nathalie Fortin au piano, François Pierron à la contrebasse et le chanteur Gérard Pierron. Trio forcément rare, presque d’exception…

« La vendange s’annonçait belle / Et l’espoir, pour nous / En sourires de fleurs nouvelles… » Pierron c’est pour toujours Gaston Couté, dont on a rarement, sinon jamais, fait mieux dans l’interprétation. Et ces autres poètes du quotidien, des champs et de la mer, ce soir des Brauquier et Moussarie, un Bizeau, une Caussimon… Pierron ce fut aussi ce formidable album où nombre d’artistes s’étaient mis à lui écrire des textes sur la vigne et le vin. Il en reste encore dans la bouteille et il en fait amples rasades : une Java sans modération de Laffaille, un Où va le vin de Leprest… Leprest, dont Pierron fut entre tous l’ami des bons et des mauvais jours : ce récital-là fait aussi belle place à l’Allain dont Gérard interprète plusieurs titres peu connus, dont un inédit, La chanson qui chavire, feuilles retrouvées sous son lit après son trépas : « Il pleut sur nos amours / Des cordes de guitare / Je rentrerai si tard / Qu’la lune s’ra en plein jour… »

Gérard Pierron, c’est par nature, par essence, la bonté, la pure générosité, le don de soi, de lui. C’est chaleureuse complicité avec les convives, presque confidences entre amis. Un ami, oui, presque un non chanteur, qui vous enchante toutefois, vous enivre de vers humbles. Il n’est que passeur de vers. Que ses complices Nathalie et François touchent pareillement de leur grâce. Avec Pierron, le temps ici comme arrêté, la folie du monde bien loin de nous : ici on chante le rythme des saisons, les caprices du temps, le temps d’amour, le bonheur d’être, le jus de la treille… Et l’amitié qui ne s’oxyde jamais.

Sur les tables, le set en papier qui annonce ce concert est à l’honneur d’Allain : un de ses dessins illustrant Mon vieux bateau de 2 cv, une chanson de Pierron. On fait en sorte de ne pas souiller ce set. On le fera dédicacer après le concert. Souvenir d’amitié…

Gérard Pierron est encore au Limonaire les 11 et 25 décembre 2012. Par prudence, réservez…

http://www.dailymotion.com/video/xs6fnn

5 Réponses à Gérard Pierron, le chant de l’amitié

  1. Danièle 8 décembre 2012 à 16 h 01 min

    Bio:
    Gérard pêcheur devant l’ éternel volera le meilleur de vous. Gérard Pierron est un fin pêcheur. Je l’ai vu un été au bord de l’Armançon, alors que déçu, bredouille, je remontais la petite rive la gaule sur l’ épaule, je l’ ai vu, je vous jure, m’y donner un cours magistral de survie pour me redonner la pêche. Alors, son opinel de trois-francs-six-sous trancha une fine branche d’orme. De sa veste côtelée, il sortit un mètre de ficelle et de celle-ci dégrafa l’épingle double qui remplaçait un bouton. Lorsque sa main souple de guitariste- ferrailleur cueillit dans les herbes une sauterelle, l’empalant, après mille excuses, sur la pointe fragile, il se posta derrière un arbre, le bras tendu. Sa canne improvisée rasa quelques secondes la peau noire de la rivière et nous régala, le soir même, de deux chevesnes dans la poêle qui, grâce a moi, serait restée vide. Ainsi Pierron va, ainsi Pierron court. Ainsi Pierron fait de nos mots. Méfiez vous, l’Homme est aux aguets. Méfions nous rimailleurs de tout poil, d’eaux douces ou d’eaux profondes. Il ne mâche pas nos phrases mais les chante. Méfie-toi. Signe particulier : deux mains franches, un manche de guitare, une corde de guitare pendante, une double croche en embout. Ce pêcheur devant l’éternel volera le meilleur de vous. « Allain Leprest

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  2. coco 8 décembre 2012 à 17 h 42 min

    sublime !! merci pour ce partage et quelle chance à ceux qui y étaient !!

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  3. Denis 9 décembre 2012 à 13 h 52 min

    « La chanson qui chavire » a été enregistré par JeHan sur son album « à la croque au sel » (2008). Chez Pierron, la présentation qu’il en fait (les petits morceaux de papier – des fiches de caisse du café où Leprest prenait son p’tit blanc – retrouvés sous le lit après le départ de celui-ci, puzzle d’une chanson) la magnifie. Elle est incluse depuis 2008 à ses spectacles. On peut l’entendre aussi à la fin de sa dernière création « L’escale des trépassés » qu’il joue avec Bernard Meulien.

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  4. Chris Land 9 décembre 2012 à 14 h 40 min

    Merci Danièle de nous faire remonter ce texte d’Allain à la mémoire. En effet, comme le précise Michel dans son article émouvant, ces deux là étaient complices pour avoir partagé tant et tant de grands desseins et aussi quelques vicissitudes…
    Deux personnages apparemment dissemblables et cependant tellement complémentaires…
    Je me réserve un mardi illico au Limo !

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  5. bonifassi 10 décembre 2012 à 1 h 14 min

    Gaston Couté par Marc Robine ce n’était pas mal non plus !!!!

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