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Yvan Marc, marques de fabrique

lCinquième album pour cet artiste un peu à la marge de tous les circuits chanson. Tant que c’en est dommage. Après avoir furtivement côtoyé les sunlights du show-bizness dans l’environnement de son pote d’enfance, Mickaël Furnon (le Mickey de la 3d), après en avoir vu l’autre côté des paillettes, il s’en dégage vite : si la chanson est pour lui vitale, les faux-semblants à ce niveau du métier ne lui ressemblent guère. Lui est fait pour d’autres rapports humains, plus francs, plus directs, comme dans sa Haute-Loire où il exerce comme prof d’éducation populaire. C’est pas pour rien qu’il chante si souvent dans des lieux que la distinguée culture ignore : cafés associatifs, cafés librairies et granges culturelles, petites salles des fêtes de villages où toutes les générations se rassemblent… là où on ne se gausse pas de partage et de convivialité mais où on les vit bien plus qu’ailleurs.

Durant longtemps, à trop être ensemble sans doute, le timbre d’Yvan Marc cousinait fort avec celui de Mickey 3d, tant qu’on pouvait presque parler d’école d’Ecotay, l’épicentre de leur enfance, d’autant que d’autres du coin avaient aussi cette même façon de chanter. Yvan s’en est heureusement démarqué, rendant plus lisible son art et son répertoire qui souffrait de cette estampile Mickeyville.

Deux invités de marque pour Marc : Mickaël Furnon justement, qui commente un titre, et Lisa Portelli pour un duo fort sympathique sur J’oublie (l’essentiel dans un monde d’ambitions). Une tonalité résolument acoustique, plus folk-song (le banjo y est pour beaucoup) que les précédents, comme un retour non forcément à la case départ mais quand même aux origines. La batterie, parfois, rappelle au rock, tapi à l’orée de ce disque.

Même si son nouvel album La cerise est moins marqué que d’habitude sur les sujets sociaux, les « chansons engagées », il n’est pas neutre sur ce point. Ainsi la chanson-titre, à double lecture : La c(e)rise qui, on s’en doute et l’écoute confirme, parle de nous, ici et maintenant. Et cette autre, Les grilles fermées, qui s’en vient rejoindre une thématique actuellement très fournie, celle des usines fermées (Lavilliers, Bobin, Dudek, Frasiak et d’autres encore l’ont explorée avec grande intelligence et force d’émotion, comme le fait ici Yvan Marc). Pour cette présente livraison (invariablement un disque tous les deux ans), c’est la tendresse qui prédomine. Et de plus en plus le sentiment qu’Yvan Marc ne compte pas pour du beurre dans la chanson, que même à notre insu il imprime sa marque, fait son chemin et, même lentement, s’impose à nous. La cerise est un excellent album, ce serait dommage de passer à côté.

Yvan Marc, La cerise, Label diff 43/Le Cri du charbon (2013). Sortie nationale le 10 juin. Le myspace d’Yvan Marc, c’est ici. Sur la vidéo ci-dessus, la chanson est tirée du 3e album d’Yvan Marc, « La grève », en 2008. Image de prévisualisation YouTube

3 Réponses à Yvan Marc, marques de fabrique

  1. Danièle 21 mai 2013 à 12 h 05 min

    Et pour remuer  » Le couteau dans la plaie » , Yvan Marc sera à Beaumont  » Le Tremplin » jeudi 23 mai à 19 heures , à Tence le 24 à 20h30, et à la foire du Puy-en-Velay , le 25 à 19heures …

    Répondre
  2. Laurie 22 mai 2013 à 10 h 36 min

    Merci Michel !

    Répondre
  3. Cyril BALTHAZARD 22 mai 2013 à 21 h 22 min

    Très bel article !
    D’ailleurs pour découvrir le clip du premier single d’YVAN MARC en duo avec Lisa Portelli, c’est ici :

    Répondre

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