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Georges Moustaki, 1934-2013

georges moustaki

C’est drôle. Il m’a suffit, ce matin, d’apprendre le décès de Moustaki pour que s’insinue en moi les paroles du Temps de vivre : « Nous prendrons le temps de vivre… » Comme si ce titre s’imposait plus qu’un autre en telle circonstance.

Georges Moustaki n’a jamais manqué d’air à fabriquer ses p’tites chansons qui, mises bout à bout, sont devenues une œuvre importante. C’est paradoxalement d’air qu’il est mort cette nuit, à Nice, atteint d’une incurable maladie des bronches qui lui est tombée comme ça, il y a plus de quatre ans, lors d’un concert pour le coup inachevé à Barcelone.

C’est un pan entier de la chanson qui aujourd’hui est tombé. D’une chanson éminemment actuelle qui plonge ses racines dans l’Histoire, dans la dévoreuse intimité d’une Piaf qui en fera tant l’un de ses amants que l’un de ses auteurs. Ne pleurez pas, Milord

Sa deuxième carrière en chanson fut celle que nous connaissons tous, avec un album mythique, en 1969, celui du Métèque, du Temps de vivre, de Ma Solitude… Avec ses chansons qu’en frère il partagea avec Serge Reggiani. Ce duo gravé dans nos mémoires avec la longue Dame brune que fut Barbara… Cette idée et ce soleil de la Méditerranée. Et cette constante éloge de la paresse, juste contrariée par l’idée de révolutions, des œillets et d’ailleurs.

Bien avant de rendre ce dernier souffle, lui qui désormais l’économisait tant, Moustaki est entré de plain pied dans l’anthologie de la chanson, en son mitant, en son Panthéon. Il en fut grand classique de son vivant, vedette comme on disait et cependant, c’est l’une de ses grandes qualités, toujours accessible, avec toujours des mots chaleureux pour vous accueillir.

Nous avons toutes et tous des souvenirs de Moustaki. Et collection d’émotions. Comme avec un proche, un ami, un de notre famille. Il nous était familier, comme un grand oncle qui, avec la complicité de sa guitare, nous donnait parfois des nouvelles du pays. D’un pays de liberté, de félicité, de franche camaraderie, de solidarité. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui les larmes vont irriguer le champs de nos chansons.

« Le métèque »INA1969 Image de prévisualisation YouTube
« Le temps de vivre – Ma liberté » INA 1969 Image de prévisualisation YouTube

12 Réponses à Georges Moustaki, 1934-2013

  1. Marie-Françoise Balavoine 23 mai 2013 à 11 h 47 min

    Je te dirai ce soir que je suis triste …

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  2. Fred Hidalgo 23 mai 2013 à 11 h 49 min

    Toujours attentif, fraternel et solidaire, « Jo » nous avait encore envoyé un courriel chaleureux, tout récemment, pour nous remercier de l’article que je lui avais consacré, à l’occasion de son dernier livre réalisé avec notre ami commun Marc Legras.
    Quel choc et quelle tristesse ! Et tous ces souvenirs qui remontent…
    http://0z.fr/eKlUz

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  3. Norbert Gabriel 23 mai 2013 à 12 h 01 min

    Il y a des jours où le soleil est moins brillant … néanmoins :

    Danse comme l’on vit, danse comme l’on aime,
    Danse comme on écrit sur les murs un poème.

    Avec le chant éternel venu du fond des âges
    Des baladins nomades des tziganes
    Des métèques flamboyants de soleils égyptiens
    Des oiseaux de passage au regard étoilé.

    C’est la vie qui danse et renaît chaque matin .

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  4. Danièle 23 mai 2013 à 12 h 26 min

    Oh ! non ! c’est pas vrai ! je ne sais que dire, je suis bouleversée …

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  5. Norbert Gabriel 23 mai 2013 à 18 h 27 min

    Qu’elle est lourde à porter l’absence de l’ami,

    Qui poignarde le coeur et qui te déconstruit.

    Il avait dit un jour : « Lorsque je partirai

    Pour les lointains pays au-delà de la terre,

    Vous ne pleurerez pas, vous lèverez vos verres

    Et vous boirez pour moi à mon éternité. »

    (Amade et Bécaud)

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  6. eMmA 23 mai 2013 à 20 h 26 min

    Mille baci Giuseppe !

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  7. Norbert Gabriel 24 mai 2013 à 12 h 21 min

    En écoutant la radio… un détail, ce matin France Inter a reçu Yves Duteil, dans l’émission « on va tous y passer » l’émission étant enregistrée il y a quelques jours, rien sur Moustaki. Je suis surpris que depuis hier personne n’ait pensé à appeler Yves Duteil pour un mot sur Jo dans l’émission .. Sur presque 80 mn, ça doit pas être impossible de glisser 30 sec, même si le correspondant est en Terre Adélie, on a bien des directs avec les stations en orbite … Manque d’idée France Inter ?

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  8. Danièle 24 mai 2013 à 13 h 36 min

    Oui, c’est vrai pour ce matin, , ils auraient pu y penser .
    Mais hier soir, trois heures passées autour de Jo, c’était bien, avec des extraits d’émissions qui sont comme autant de merveilleux souvenirs, comme  » Le bal à Jo » où Georges Moustaki parle si bien accordéon, des témoignages, sa rencontre avec Crolla : » un maître », et Piaf et des chansons , et des découvertes, par exemple, je ne connaissais pas  » Les belles filles » . Et demain, la rediffusion de  » La prochaine fois je vous le chanterai » émission consacrée à Georges Moustaki . Il était un fidèle de cette émission .

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  9. Norbert Gabriel 24 mai 2013 à 15 h 08 min

    Ce sera lundi à 15 h au Père Lachaise, salut à Jo.

    et un bel article sur Moustaki l’alexandrin ici : http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/moustaki-le-dernier-alexandrin-136312

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  10. Danièle 24 mai 2013 à 15 h 38 min

    Je viens de lire l’article sur Agora Vox, très juste , et j’aime beaucoup les derniers mots :
    « Georges Moustaki était l’antropos philantropos grec. L’humain et l’ami.

    Celui qui manque de plus en plus à notre monde étrange.

    Axios ! axios ! axios ! « 

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  11. Laugier Catherine 25 mai 2013 à 19 h 53 min

    Il est trop tard…http://youtu.be/1LkmvFo4i5s

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  12. Hector 11 octobre 2013 à 13 h 07 min

    Tout semble couler de source dans ses chansons.
    Une oeuvre très riche de couleurs et d’émotions, de styles musicaux variés :
    dans mon hamac, les amours finissent un jour, les musiciens, Sarah, boucle d’oreille, grand-père, en méditerranée, ce soir mon amour… et une des toutes dernières : le temps de nos guitares.
    Je l’avais vu en concert il y a quelques années.
    Les poètes disparaissent hélas (dire qu’il faudra mourir un jour).
    Heureusement, il nous reste leurs disques, leurs voix, leur présence, leur chaleur et leur humour.

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