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Barjac 2016. Eskelina… histoire de climat

Eskelina à Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

Eskelina à Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

Quand une nordique, chanteuse francophone d’adoption, s’en vient chanter en terre du Gard, le choc climatique est bien évidemment prévisible. Et la météo quelque peu chaotique ne s’y est pas trompée, elle qui a joué cette année avec les nerfs des organisateurs et des festivaliers. C’est dans le chapiteau, équipé en hâte et avec brio par l’équipe technique dont il faut saluer ici la maitrise et l’investissement, qu’Eskelina ouvrira le bal en ouverture de cette soirée finale devant Debout sur le Zinc.

Avec Eskelina, tout est affaire de climat, musique folk dans la pure tradition des Judy Collins ou Joan Baez, voix douce et vibrante, légèreté et rythme pour des ballades qui se font parfois endiablées. Il faut dire que la demoiselle a su s’entourer : Florent Vintrigner de La Rue Ketanou signant la plupart des textes et Christophe Bastien, transfuge de Debout sur le Zinc, les compositions. Sur scène la contrebassiste Nolwenn Leizour forme avec ce dernier et Eskelina, un trio dynamique et réjouissant. 

Les chansons d’Eskelina se dégustent et il y en a pour tous les goûts, fraîcheur pour une évocation de son pays natal (Je reviens), tonique avec cette ode au départ, à l’errance, au voyage (La valse rose), acidulé dans l’évocation du partage du lit d’Emilie, suave et épicé pour une Amoureuse chaude comme l’enfer, piquant dans un hommage aux Hommes à poil, et toujours une agréable douceur, un parfum de tendresse.

Âme vagabonde, libre comme l’air, Eskelina pourrait se défier des climats et des vents contraires, de la pluie et de l’orage qui gronde au dehors comme ce soir-là dans ce chapiteau bondé où elle apporta, elle venant pourtant de contrées nordiques, de la chaleur et un peu de soleil. Mais Eskelina tient tête aux tempêtes du monde et s’engage contre l’ordre établi, qu’il soit religieux, militaire, économique ou public.

« Et pourtant bien souvent / Leurs désirs sont des désordres/ Tout ce qu’ils veulent / C’est qu’on ferme nos gueules / Le règne de leur dynastie / Se moque bien de notre avis/ La version officielle / Les appelle / L’ordre établi / Évidemment bien souvent / Nos désirs font désordre »

Plus pudiquement mais tout aussi engagé « Entre les lignes », tirée de l’expérience du travail en prison de Florent Vintrigner, évoque le courrier confisqué d’un détenu, une simple lettre d’amour : « Ce ne sont là que des gants de velours / Par-dessus vos mains de fer/ Un rayon de soleil / Ce ne sont là que des mots d’amour/ Alors vos murs ils peuvent dormir/ Sur toutes leurs oreilles / J’apprends à écrire / Entre les lignes/ De tout mon cœur / J’envoie des signes/  Un peu de moi/ Le plus possible ».

c0077Que dire de plus ? Sinon saluer la belle complicité du trio, le plaisir de cette musique enlevée, la parfaite symbiose entre compositeur, auteur et interprète. Un seul regret, celui de n’avoir pu entendre s’élever la voix cristalline d’Eskelina dans la nuit étoilée et ses paroles s’envoler et virevolter dans l’écrin magnifique de la cour du château. Maudite météo ! Mais allez ! Merci et surtout bon vent à Eskelina !

 

Le site d’Eskelina, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Barjac 2016. Eskelina… histoire de climat

  1. Gallet 22 août 2016 à 22 h 40 min

    Je regrette qu’il n’y ait pas de commentaire pour Eskelina… . Mais faut dire que Francis Panigada a quasiment tout dit , et bien ! Nous n’avions pas non plus, le ciel de Barjac, mais la salle d’Isle, près de Limoges, et c’était un rien bien …
    JPaul Gallet

    Répondre

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