En quête d’impossible, Bellemare se lance dans la chanson
Y’a des fois où on pourrait croire au complot. Des poches de résistance chanson subsistant malgré les louables efforts conjugués de la troïka (showbizness + pouvoir politique + médias), il faut passer à un degré supérieur : l’arme absolue. Car, voyez-vous, la chanson, qui en temps normal s’ébroue dans une souhaitable guimauve tiédasse, sait parfois relever la tête et en pousser une, mue par une légitime colère sociale. C’est en chantant qu’en général on prend les armes, histoire de galvaniser le peuple. Les temps à venir étant ce qu’ils sont, réacs à souhait, aux bannières couleur chagrin, autant prévenir que guérir. Et définitivement éradiquer l’envie même de chanson, donc de révolte. L’arme absolue existe, même si elle se parfume au formol. C’est Pierre Bellemare : il suffit de l’écouter pour se jurer de ne plus jamais chanter.
Bellemare, « légende vivante de la télévision », en est l’actuel doyen, sévissant sur les ondes depuis 1948, y faisant tout et surtout n’importe quoi pour y rester. D’abord par des jeux télé (La tête et les jambes, La caméra invisible…) puis y devenant le premier camelot des télés-achat, refourguant des stocks de produits inutiles et dispendieux, casseroles autonettoyantes et pneus à clous imputrescibles, aux gogos accrochés à leur télé comme des morpions sur les parties. En se faisant aussi l’importateur d’anxiogènes crimes étasuniens par ses Enquêtes impossibles. Ça marche, tant il est censé, des Histoires extraordinaires aux Tueurs diaboliques, avoir écrit plus de soixante bouquins, BD et almanachs en quarante ans, en sus de ses activités commerciales, radios et télés, ménages inclus. Un ogre de boulot qui vraisemblablement ne remercie pas assez ses nègres.
L’ogre s’était déjà mis en bouche, en 2011, Les chansons de [sa] mémoire, dont personne ne se souvient. Aussi sûrement qu’un serial killer, il récidive en achevant de superbes chansons qui ont jalonné sa jeunesse, jadis interprétées par Mouloudji (Un jour tu verras, Le déserteur, Comme un p’tit coquelicot), Reggiani (Le petit garçon), Montand (Les enfants qui s’aiment), Ulmer (Un monsieur attendait, C’est loin tout ça, Pigalle), Ferré (Est-ce ainsi que les hommes vivent ?), Brassens (Il n’y a pas d’amour heureux) et Bretonnière (Sous le ciel de Paris), onze «standards évoquant la période d’après-guerre et cette période pleine d’enthousiasme et de liberté ». Un choix qui, certes, témoigne du bon goût de Bellemare, mais…
Mais l’interprétation est d’une affreuse banalité, difficile, limite insipide. A 87 ans, Pierre Bellemare a depuis longtemps atteint l’âge où la voix tombe dans les chaussettes sans recours possible, même en bidouillant les tables de mixage achetées au prix fort au télé-achat. Pourquoi, quand on dit aimer la chanson, se livre-t’on, à un âge où on cherche plutôt le repos de l’âme, à un tel crime ? L’égo hypertrophié qui lui reste de vingt ans de Grosses têtes, de celles qui forcément peuvent tout faire puisqu’elles ont un public acquis ? Un caprice de star sinon gâtée bientôt gâteuse à qui on ne refuse rien ? Ce n’est pas rendre service à la chanson que de faire un album raté d’avance, qui gagnera quelques sous, guère plus. Et nuira plus encore à cet art. Car c’est, je crois, le prendre pour pas grand’chose.
Pierre Bellemare, Ballades au fil du temps, Universal music 2016. La page d’Universal sur Pierre Bellemare, c’est ici.
On n’attendait que lui pour la sauver…la chanson Française..
Encore un coup
Un coup pourri de Vincent Bolloré ?
Ca va faire du pognon chez les vieux…(à peine plus vieux ou aussi vieux que moi)
Et ils ont mis du fric dans la prod…
Avoir la dignité de s’arrêter à ce qu’on sait faire « amuseur public ».
Ils sont tous là à baver sur la scène, à rêver de one-man-show…
de Drucker à Arthur…
Ah! Monter sur scène et raconter sa vie devant des gogos éblouis.
Se faire voir et faire croire qu’on aurait du talent…
Jacques, Léo, Georges, Daniel, Bernard sortez de vos tombes pour une nouvelle édition…
C’est quand même très positif cet album de Pierre Bellemare puisqu’il nous permet de lire ce magnifique article au vitriol écrit ou relayé par Michel Kemper.
C’est très bien écrit et ne serait-ce que pour le plaisir d’avoir lu cet article, il faut remercier Pierre Bellemare de continuer son rôle de camelot en créant lui-même une telle camelote qu’elle inspire ceux qui savent si bien la décrire et l’écrire.
Serge Levaillant et Jean-Claude Doussart nous informent via Facebook que, déjà en 1982, Bellemare s’adonnait à la chanson. « Il espérait surfer sur le succès de Je sais par Gabin » commente Levaillant. La chanson-titre du 45 tours s’intitule « Le père ». La voici : https://www.youtube.com/watch?v=lsJniZMamY0
Le plus gros ventre que je n’ai jamais rencontré !
Mais au delà de ça, la voix est juste, pas si détruite que ça, les arrangements sont soignés quand même. Mais au delà de ça, Bellemare est un homme impressionnant de culture, incollable sur de nombreux sujets. J’ai eu l’occasion de le rencontrer lors d’un enregistrement de l’émission Va savoir avec Gérard Klein. Dommage qu’il n’ai pas su profiter de ses connaissances pour faire autre chose que les émissions de merde qu’il à pu faire. Au fond, cela fait de lui la caricature de lui-même. Je pense que si il devait s’arrêter, il en mourrait.
On n’attendait que lui pour la sauver… la chanson Française…
Encore un coup
Un coup pourri de Vincent Bolloré ?
Ca va faire du pognon chez les vieux… (à peine plus vieux ou aussi vieux que moi)
Et ils ont mis du fric dans la prod…
Avoir la dignité de s’arrêter à ce qu’on sait faire « amuseur public ».
Ils sont tous là à baver sur la scène, à rêver de one-man-show… de Drucker à Arthur…
Ah ! Monter sur scène et raconter sa vie devant des gogos éblouis.
Se faire voir et faire croire qu’on aurait du talent…
Jacques, Léo, Georges, Daniel, Bernard, sortez de vos tombes pour une nouvelle édition…
Excellente diatribe, Jean ! je suis absolument de ton avis
Est-ce Pierre Bellemare le tueur en série ? Ou est-ce Universal qui préfère produire de la merde avec promo garantie (et acheteurs potentiels importants) que de produire aujourd’hui les talents de demain ?
Amusant début d’année, Michel. Mais n’est-ce pas un peu vain de tirer sur cette pauvre ambulance. Ce CD, tout le monde s’en contre-fout, il sera vendu à 1000 exemplaires et il ne sera pas plus diffusé en radio que les chanteurs que nous aimons. Bellemare n’a même pas pris la place d’un autre ! Soyons sérieux : vous voyez un responsable d’Universal hésiter sérieusement devant les maquettes du prochain …. (mettez le nom du chanteur auto-produit que vous préférez) et celles du vieux Pierrot sans plume, et puis se dire « on va faire le Bellemare car c’est un succès assuré ! » ???
Bon, j’ai lu l’article, écouté la chanson qui l’illustre. Pour ma part je serai tolérant. Il ne m’a rien fait ce monsieur, il ne m’a rien enlevé. Qu’il fasse un disque si ça l’amuse.
Bonjour!
J’ai écouté ce Cd de P.B et je le trouve bien, très agréable à l’écoute, voir même surpris par la tessiture de cette voix, étonnant pour un homme de son âge, non?
Je connais plus d’un chanteur des circuits « cours » qui ne l’on pas et bien plus jeunes qui plus est…
Aussi Je m’étonne de votre commentaire au vitriol…
Dois-je penser que le plus vieux des deux n’est pas celui qu’on croit…
Aucun animateur des grands média n’est irréprochable… Mais il faut se souvenir des grands moments de télévision dites de divertissement avec mission de faire rire le plus grand nombre, l’art le plus difficile comme vous le savez.
De cette génération des très grands du petit écran il est peu être le dernier aussi j’aime encore à entendre sa belle voix…
Christian
Pour trois tites notes de zizique, il est oblige de lire le texte et en plus il se trompe !!! affligeant ! ça n’apporte rien ! du tout ! on se demande si ce commerçant sans scrupules est capable d’émotions !!!!!!
Dommage, dommage ! nombre de commentaires: Bonimenteur: 11; Pierre Paul Danzin: 2 !
JPaul Gallet
C’est bien plus sensible encore sur Facebook (dont certains des commentaires sont parfois repris ici). Nos articles sur des chanteurs moins en vue sont ceux les moins lus, nous le savons. Faut-il cesser d’en parler ? Certainement pas. Pour décupler les connexions sur NosEnchanteurs (et les commentaires), il faudrait écrire un papier par semaine sur Renaud : ce serait le succès assuré. Mais le faut-il vraiment ?
Bien sûr que non… qu’il ne faut pas arrêter de parler de ceux dont on parle peu… C’est la qualité de « NosEnchanteurs »
JPaul Gallet
De la guimauve que le vent emportera comme un fétu de paille !!!
Et c’est pas fini !
Entendu sur France info : http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/grille-des-emissions
dimanche 8-01, 6h46 : Les musiques de 2017 – explications Yann Bertrand (service culture de F.I.)
« Cette année sera celle des patrons [...] les 800 000 albums de Renaud vendus en inspirent d’autres [....] C.Dion, 1 nouveau disque en anglais [...], Johnny Hallyday …country – Nashville [...] ont tous annoncé du nouveau pour cette année, tout comme Matthieu Chedid, en mars, un album [...]….La chanson française regorge de projets attendus[......], Gérard Depardieu, et oui, chantera quant-à lui son amour pour Barbara, etc.
Si vous n’avez pas froid aux oreilles, je vous invite à écouter (ça dure 2 minutes, et vaut son pesant de caca–huètes), vous aurez peut être froid dans le dos après….
( à déguster : l’extrait où Gégé susurre « une petite cantate », mes oreilles ont bien dégusté…)