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Stavelot 2017. Elisez Liz, élisez-la

Liz Van Deuq à Stavelot (photos Benjamin Georges)

Liz Van Deuq à Stavelot (photos Benjamin Georges)

Stavelot, « Une chanson peut en cacher une autre », 28 octobre 2017,

 

Saluera-t-on jamais assez l’action de l’association « Ecoutez-voir », à la base du festival « Une chanson peut en cacher une autre » ? Elle a permis au public local, en ce samedi soir, de découvrir deux artistes français dont c’était la première venue dans le plat pays. Puisse ce baptême leur porter chance. On se souviendra à ce sujet que l’année passée, c’est Gauvain Sers qui connaissait à Stavelot son dépucelage scénique belge et que depuis, l’homme a tracé un fameux chemin… Ah, si d’autres pouvaient connaître le même heureux sort !

Par exemple, la vedette du premier concert de la soirée : Liz Van Deuq. Bien qu’annoncée comme une tornade pétillante, c’est sagement que la belle gagne le magnifique piano à queue posé au centre d’un demi-cercle de lampes de chevet distillant une ambiance intimiste. C’est qu’il sera question ce soir de Musique de chambre, du nom de son dernier mini-album. Et comme pour nous donner raison d’être là et de préférer le spectacle vivant à la lucarne à blaireaux chantée par Eric Toulis, c’est avec Eteinte que la chanteuse ouvre le tir, ode à la gloire des sans-télé (Je t’ai éteinte/Je suis bien mieux dans mes saisons/Depuis ce nouvel horizon/Je veux du mur et du plafond/Dans mon salon). Humour, maîtrise impressionnante de l’instrument, interprétation sensible, écriture soignée où le sens se mêle au son… Tous les ingrédients de la soirée nous étaient livrés d’emblée.

Liz4S’en suivra une bonne heure de chansons, que l’artiste nous présente parfois d’une voix délicieusement nunuche. Qu’il s’agisse de l’obligatoire chanson d’amour que toute fille-chanteuse-pianiste se doit d’avoir dans son répertoire (Mamour, en réalité un règlement de compte bien frappé !), de la chanson alarmiste sur le réchauffement climatique mais déguisée en chant de Noël pour faire passer la pilule plus facilement (Beaux joujoux) ou d’un auto-portrait décapant (Anna-Liz), Liz fait feu de tout bois. Parée de son plus beau sourire, elle peut tout se permettre, comme seules l’osent les âmes culottées à qui l’on donnerait le Bon dieu sans confession. L’humour est toutefois plus présent dans les présentations et passages parlés que dans les chansons elles-mêmes, à l’exception de Béguin, qui joue sur la répétition des sons et la coupure des mots, et de Supporter, qui revoit avec bonheur les règles du football. L’interprétation, tout en retenue et sans effets de manche, gagnerait probablement, sur de tels titres, à être davantage musclée. On imagine ainsi sans peine ce qu’une Juliette, à laquelle l’écriture nous fait parfois penser, tirerait de telles chansons ! Cette mesure s’avère par contre idéale pour les morceaux plus tendres, comme le sensible Des rides (Elle a du sépia/Sur les tempes et sur la tête/Au lieu du roux/D’avant) ou le communautaire Cinq.

Le concert s’achèvera sur un titre mêlant la chanson française, l’art contemporain et la devinette (on n’en dira pas plus pour vous laisser la surprise), point d’orgue d’une prestation qui aura charmé un auditoire particulièrement attentif. Examen de passage réussi, Liz Van Deuq est reçue avec mention. Que les dieux de la programmation nous la fassent revenir au plus vite.

 

Le site de Liz Van Deuq, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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