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Olivier Rech, le vent qu’appellent les voiles

a0755566221_10Aller sur son site et constater l’étendue de sa discographie est, ma foi, assez étonnant.

On appréciera quand le Vannetais Olivier Rech, sans autre prétention que de faire une chanson, se limite à enrichir par des pièces nouvelles qui le répertoire de chansons de marins (Chanter la mer et les marins) qui celui de l’âme celtique. On retrouvera dans ses chansons d’agréables influences où on s’amusera à reconnaître celles d’Hugues Aufray, Louis Capart, François Budet, Soldat Louis et autres encore. En fait percent plein d’influences chez Rech : un phrasé parfois proche d’Alain Barrière, dont il se dit fan. Et Nicolas Peyrac et Jean-Michel Caradec qui ne semblent pas être bien loin… Tout ça ferait proximité, presque complicité. D’autant plus que dans sa collection de chansons, certains titres brillent plus que d’autres.

Moins quand Olivier Rech fait dans la chanson caritative, dans l’hymne associatif, comme dans Matelots de la vie (pour l’association éponyme, qui organise à bord de bateaux des aventures dédiées aux enfants hospitalisés) : ça fait de poussives chansons, qui s’obligent à respecter chaque fois un cahier des charges incompatible avec la liberté des vers, sans grand intérêt au-delà du cercle d’initiés, de sociétaires, ici de parents.

Le précédent album d’Olivier Rech a pour titre Engageant. Engageant pour avenant, certes. Mais aussi pour engagé, tant l’artiste chante de causes. Trop sans doute, au risque de n’en plus chanter qu’un catalogue, de se voir dire « Causes toujours, tu m’intéresses ». Il donne l’impression d’établir une liste de causes à chanter (son site est sous-titré « Prise de conscience ») comme on le ferait d’une liste de courses. Sur la terre qui somatise, le réchauffement climatique, les effets de l’industrialisation sur la nature, nos terroirs. Bonnes causes, bons sentiments, certes, même aide au tourisme local (Vannes, Morbihan, Bretagne), c’est dire. « C’est tâche difficile, si l’on veut que l’ensemble ne soit pas réductible à un ensemble de bons sentiments, ni à une suite de tracts militants » commentait ici-même Catherine Laugier à propos du précédent album. C’est vrai : à cocher trop de cases à la fois, Olivier Rech, au lieu de mettre en valeur de nécessaires combats, les empile, les nivelle, les tasse. On peut aussi chanter pour rien : il n’est pas toujours nécessaire de chanter utile. Le sel de ce disque, c’est qu’Olivier Rech le reconnait lui-même, dans le titre le plus intéressant sans doute de ce nouvel opus : « Avoir à cœur de faire le bien / Ça met l’malheur hors du chemin / Oui mais voilà on casse des mats / C’est pas facile d’se rendre utile / Suis-je un bon gars ». Qu’il chante parfois pour du vent, de celui qui gonfle les voiles. Son album s’appelle justement Bon vent. Il lui faut juste larguer les amarres.

 

Olivier Rech, Bon vent, autoproduit 2018. Le site d’Olivier Rech, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. La première vidéo est extraite de ce nouvel album ; le seconde, une « marine » est plus lointaine dans le temps.

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Une réponse à Olivier Rech, le vent qu’appellent les voiles

  1. SALAÜN Hélène 17 novembre 2018 à 17 h 43 min

    Je reste éblouie par ces paroles te concernant Olivier ! C’est tout à fait toi, avec tes influences, tes textes, ta voix ! Tu as su en faire un savant mélange dans ton répertoire où chacun peut y trouver son combat, ou son bonheur aussi. Merci à toi. Merci également à Michel Kemper

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