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Sandra Le Couteur, nouvelles de son pays Acadie

Sandra Le Couteur (photo non créditée)

Sandra Le Couteur (photo non créditée)

On dit qu’elle compte parmi les plus belles voix de l’Acadie. Et chacun de louer à son propos « un timbre chaud rempli d’humanité ». Entrée tardivement dans ce drôle de métier qu’est la chanson, Sandra Le Couteur vient de sortir son quatrième opus, Les cormorans, qui, comme le précédent d’il y a cinq ans, unit, réunit le meilleur, ou peu s’en faut, des paroliers et compositeurs de chez elle : Viviane Audet, Gilles Bélanger, Paul Daraîche, Luc De Larochellière, Isabelle Fiset, Pierre Flynn, Éric Goulet (par ailleurs réalisateur de cet album), Wilfred LeBouthillier, Michel Marin, Valéry Robichaud et Diane Roy-Friolet. Pour qui est connaisseur, le générique est en effet prestigieux.

Révélation mais pas révolution de la chanson, Sandra Le Couteur s’inscrit simplement et avec talent dans la grande tradition de la chanson française. Quand je parle de tradition c’est celle du bel l’ouvrage, avec des mots bien travaillés, jolies rimes et des mélodies qui en sont, qu’on se surprend à reprendre, agréables qu’elles sont. Onze titres sont ainsi faits, qui se suivent, se rassemblent mais ne se ressemblent pas. Ce sont chansons de pays comme on le dirait d’un vin, forcément chansons de bord de mer, tant ici la terre et l’eau salée font joli mariage, « Au bout du quai / Les pieds dans l’eau… » Avec des pièces plus fortes que d’autres, d’autres plages, plus émouvantes encore, telle ce Quand la nuit tombe, dédié à Aylan Kurdi, ce petit Syrien retrouvé sur la plage : « Toute la beauté du monde / S’éteint en une seconde / Sous une pluie de bombes / Et la terre, au-delà des frontières / Malgré toutes les prières / Se lasse d’être en guerre ».

SandraLeCouteur-LescormoransReste que son inspiration – ou plutôt celle de ses auteurs – tourne volontiers dans ses terres et mers coutumières. Comme par ce Miscou, ville où elle est née il y a soixante-et-un an, dont Luc de La Rochellière lui a fait une chanson : « Là où tu t’étends, t’étires entre le mur et l’infini / Je retrouve tous mes rires, un futur, un toit, un lit / Et en suivant ton chemin entre les monts et la mer / Je reprends goût à demain / J’efface les jours amers ». Miscou d’aujourd’hui, d’hier aussi, avec l’évocation, par Le détroit de Cabot, d’un terrible naufrage : « La femme du capitaine attend qu’ils reviennent / Sous la lune pleine / Le cœur en quarantaine / La femme du capitaine… »

Les mots sont certes mis en avant, comme le veut la tradition mais convenons que le musique ne donne pas sa part aux chiens : musique alerte qui épouse les sentiments, du nostalgique au grave, avec grande richesse d’instruments : guitares, violon alto, contrebasse, mandoline, percussions et claviers.

Que le chant de Sandra fasse lit de nos envies, que souvent elle revienne nous visiter ici, dans l’Hexagone, loin de son Acadie, pour nous faire connaître ses nouvelles chansons, nous parler ainsi de son pays.

 

Sandra Le Couteur, Les cormorans, Productions Ile Miscou 2020. Le site de Sandra Le Couteur, c’est ici.

Pour commander ses albums : productionsilemiscou@gmail.com

« Le phare » (chanson tirée du précédent album) Image de prévisualisation YouTube

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