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Jacques Brel « Il pleut (les carreaux) »

BREL Jacques Brel et ses chansons 1954(…)J’entends la rue pleurer
Je vois les cheminées
De la ville fumer
Doucement dans mon ciel à moi
La lune danse
Pour moi le soir
Elle danse danse
Elle danse danse
Et son haleine
Immense halo me caresse
Je m’y plonge le soir
Et j’y plonge ma peine
Il pleut
Et c’est ma faute à moi
Les carreaux des usines
Sont toujours mal lavés
Il pleut
Les carreaux des usines
Moi j’irai les casser

Jacques Brel

Paroles et Musique Jacques Brel. Extrait de l’album « Jacques Brel – Et ses chansons » 1954

Jacques Brel, né un 8 avril 1929, aurait eu 92 ans aujourd’hui. 

Cette chanson fait partie de son premier album, je l’avais, adolescente dans une compilation de ses premières chansons, elle m’a toujours fascinée. On y trouve de la tristesse, l’ennui de sa jeunesse au milieu d’usines sombres qui ne lui convenaient pas (la cartonnerie de son père) « Les corridors crasseux / Sont les seuls que je vois », du doute sur ses capacités de séduction « Les filles qui vont danser / Ne me regardent pas », de la rage … Serge lama, qui a une prédilection pour les chansons tristes, voire dramatiques, alors qu’on lui a bâti un succès avec des chansons à danser, presque paillardes, l’a aussi interprétée. Mais curieusement il n’appuie pas sur le côté mélodramatique et  en fait une sorte de séguédille…

Dans ce premier album une autre chanson parle de pluie, mais c’est son exact contraire, une chanson joyeuse tout en fanfare et en accordéon, tourbillonnante : « Il peut pleuvoir / Sur les trottoirs / Des grands boulevards / Moi j’m'en fiche / J’ai ma mie / Auprès de moi ».

Tout Brel est déjà en place, avec ses contradictions. Grand Jacques (C’est trop facile) et son côté iconoclaste et contestataire, mettant en cause Dieu, la guerre, l’amour « Tais-toi donc Grand Jacques / Que connais tu de (…) C’est trop facile de faire semblant ». La haine, terrible chanson de rupture, très, très dure bien que sur une mélodie jazzy entraînante. Difficile de ne pas y voir de la misogynie, à tout le moins une rancœur contre les [une] femmes, ou, puisqu’il s’en défend, une incompréhension.
Pourtant il y a aussi cette merveille de douceur, une lumière de l’âme, Sur La place : « Ainsi certains jours, paraît / Une flamme à nos yeux / A l’église où j’allais / On l’appelait le bon Dieu / L’amoureux l’appelle l’amour / Le mendiant la charité /  Le soleil l’appelle le jour / Et le brave homme la bonté ». Qui finit mal pourtant, car l’homme n’arrache que quelques instants de bonheur à sa vie : « Et comme le chien hurlant à la mort / Pleurent les hommes leur destinée ». Pour finir sur une note d’espoir, Il nous faut regarder, déjà partagée. 

 

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