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Louis Arlette, new beat generation

Louis Arlette (photo Clément Puig)

Louis Arlette (photo Yann Orhan)

L’album s’ouvre sur une chanson de sexe et de désir. A moins qu’il ne s’agisse d’un chant guerrier ? « J’aime sentir que je t’effraie / Et la salive sur nos plaies / On dirait deux bêtes sauvages ». Amour et violence semblent être les deux faces troublantes de la même pièce. « On dirait de la rage / Mais que j’aime à ma façon ».

Belle entrée en matière donc, pour ce troisième album de Louis Arlette, Arbre de vie, disponible depuis fin avril. Qui met d’emblée l’auditeur au parfum de ce qui l’attend : des textes à haute teneur poétique, pas forcément faciles à appréhender, pour des chansons mélodiques, souvent dansantes, parfois apaisées, portées par une orchestration à dominante électro, aussi efficace qu’ancrée dans l’époque.

Si le son est actuel, les paroles visent l’intemporalité. Pas question ici d’évoquer les réseaux sociaux, la montée de l’extrême-droite ou les problèmes migratoires, mais bien la douceur d’un havre de paix aux allures méditerranéennes (Blanc et bleu), le charme d’un château historique propice à la rêverie romantique (Je rêve de salons / De Molière et de rires / De miroirs profonds / Et de violents désirs), l’attrait/répulsion du petit matin (L’aurore)… Si l’amour est évoqué, c’est par le biais du souvenir (Les années ont passé, linceul de velours). Si l’espoir est au menu, c’est par la surprenante image de Ganesh, le dieu hindou à tête d’éléphant qui brise les obstacles et libère des entraves (Tu me rappelleras : Les racines du ciel / Ce sera toi et moi / Le couple irrationnel). Et lorsque l’auteur ose un hymne à la ville de Paris, c’est – sans la citer – pour en chanter les liens organiques qui l’y attachent à tout jamais (Elle est noire comme de l’encre / Je voudrais rester dormir / Comme un embryon grandir / A tout jamais dans ce ventre). La poésie au service du rythme. Avec la muse comme objet d’amour ou de haine : Parfois tu m’empêches de vivre / Parfois tu es la route à suivre / Tu me fais survoler les plaines / J’écris les mots que j’aperçois.

Arbre-de-VieLa très belle pochette de l’album nous montre l’artiste dans un entrelacs de branches, comme autant d’antennes ouvertes sur le monde extérieur. Sans virer pour autant au rose-bonbon, les couleurs sombres de son précédent album, Des ruines et des poèmes, se sont estompées pour laisser davantage de place à la lumière et à la sérénité. Et tant pis si les souvenirs flous d’un retour en enfance finissent partis en un éclair

Louis Arlette conclut son disque par une sorte d’autoportrait : Ma voix je l’ai bâtie / Comme on bâtit un mur / Ma voix c’est mon essence. Écoutez celle-ci, elle mérite de ne pas se perdre dans le désert.

 

Louis Arlette, Arbre de vie, Le Bruit blanc/Kuroneko, 2021. La boutique de Louis Arlette, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Blanc et bleu » : Image de prévisualisation YouTube

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