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Gilles Servat à Bruxelles : par chance, mais aussi par vouloir

Gilles Servat à Bruxelles (photo Ghislain Dubailleul)

Gilles Servat à Molenbeek (photos Ghislain Debailleul)

9 septembre 2021, Café de la Rue à Molenbeek (Belgique),

 

Gilles Servat était déjà venu chanter au Café de la Rue en 2017. Deux fois déjà la pandémie a forcé le report de son passage à Bruxelles. Par chance mais aussi par vouloir (merci Marie-Noëlle pour ta ténacité d’organisatrice), le voici de retour. C’est donc pour deux soirées qu’il se produisait dans ce petit lieu bruxellois bien connu des amateurs de chansons françaises. Ces dates s’inscrivent dans le cadre plus général d’une tournée qui doit l’emmener à Bouillon, Alençon, Chemillé et Paris d’ici la fin septembre. D’autres dates suivent en octobre, novembre et décembre (pour plus de détails, voir son site). Il est d’ailleurs suivi dans cette tournée par une équipe de France 3 Bretagne qui réalise un reportage sur l’artiste.

Petit choc en arrivant sur place. On ne peut nier qu’en quatre ans, l’homme a pris un petit coup de vieux. Il a maigri, blanchi et sa main gauche tremble sur le manche de sa guitare. En revanche sa voix, elle, n’a pas pris une ride. Dès la première chanson, Comme je voudrai !, cette voix grave et bien timbrée nous saisit au cœur et ne nous lâchera plus tout au long du récital. C’est l’occasion de réentendre ses succès comme Le Moulin de GuérandeJe dors en Bretagne ce soir ou la célèbre Blanche Hermine.

servat-2021-09-09-01Bien que né à Tarbes en 1945, c’est un bien barde breton que nous sommes venus écouter quand il défend cette langue dite minoritaire. Il a d’ailleurs rassemblé dans une chanson, C’est ça qu’on aime vivre avec, un florilège d’expressions difficilement compréhensibles pour ceux qui ne vivent pas en Bretagne. Servat n’est pas homme à bavasser entre ses chansons. Quelques anecdotes, quelques traits d’humour, le temps de réaccorder sa guitare, une chanson pour son fils (C’est mon gars), une autre pour sa fille (Bleuenn) ou encore une prière à son épouse (En 62 quand elle est née). Avec La paroisse de Prêchi-Prêcha, on retrouve le chanteur engagé dénonçant dans cette chanson les fanatiques catholiques.

Dans son nouvel album, A Cordes déployées, Gilles Servat revisite ses chansons avec la complicité d’un trio à clavier. Ainsi par exemple, il mêle habilement une de ses premières chansons, Les Prolétaires (enregistrée sur son premier album en 1971), avec le début du célébrissime trio n° 2 pour piano, violon et violoncelle de Franz Schubert (utilisé par Stanley Kubrick dans le film Barry Lyndon). Mais nul besoin d’un trio à clavier pour faire passer l’émotion. Ici c’est par la seule force de sa voix et de quelques notes de guitare que les frissons naissent.

Chaleureusement applaudi et visiblement heureux d’être là, il termine son tour de chant par le poignant Je vous emporte dans mon cœur. Si sa tournée passe près de chez vous, prenez le temps d’aller écouter cet artiste dont la sincérité est restée intacte au fil des ans. Faisons nôtre le conseil qu’il nous donne dans une de ses chansons : « Chérissons les instants qui se meurent aussitôt / Et qu’on ne reverra plus jamais / Chérissons les instants qui se meurent aussitôt / Et qu’on ne retrouvera qu’au cimetière des photos » (La Maison d’Irlande).

 

Le site de Gilles Servat, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« L’hirondelle revenue » : Image de prévisualisation YouTube

« Les prolétaires » : Image de prévisualisation YouTube

« La maison d’Irlande » : Image de prévisualisation YouTube

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