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A la ville, à la scène, Claude Nougaro revient sur France 3

Claude Nougaro (copie d'écran)

Claude Nougaro (copie d’écran)

« J’aurai passé ma vie à faire mes débuts ». Le constat proposé par Claude Nougaro (1929-2004) éclaire son parcours évoqué sur France 3 ce jeudi 7 avril dans un documentaire de Thierry Guedj. « La vie rêvée de Nougaro » dresse un portrait d’un artiste qui a su tourner les pages et en écrire de nouvelles, signant une longue liste de chansons inscrites en haut de l’affiche de nos répertoires. Le solitaire et l’homme gardant ses blessures d’enfance que décrivent ses proches (dont deux de ses enfants) a trouvé sur la scène son lieu magique.

Voilà soixante ans déjà, en 1962, que le fils de baryton au Capitole de Toulouse et de pianiste classique s’offrait une bienvenue notoriété en pleine période yéyé avec quatre « tubes » entrés dans la légende (Une petite fille, Le Jazz et la Java, Les Don Juan, Le Cinéma). Nouvelle étape pour le gamin de Toulouse qui s’était débord rêvé en danseur puis en poète avant de signer un premier contrat en 1959. L’indiscipliné que retrace le commentaire du film confié à une autre fille du Sud, Olivia Ruiz, s’est mis alors à l’école d’écrivains comme Jacques Audiberti celui-là même l’invitant à « boxer » ses paroles et au rythme du jazz pour les musiques, secondé par des compositeurs comme Michel Legrand.

Des traits percutants il n’en manque pas dans les chansons de Nougaro. Et voilà que le documentaire permet de réécouter nombre de titres –on en compte au total 317- au fil d’images dont certaines rares ou inédites. Des premiers scopitones, ancêtres des clips actuels, aux extraits des émissions de variété de jadis et parfois grâce à des films familiaux. Des lumières des projecteurs des salles de spectacles aux lumières claires obscures de l’intime (des documents notamment de sa maison parisienne à Montmartre) le réalisateur livre quelques-unes des clés de Claude Nougaro mort en 2004 et toujours interprété avec ferveur.

D’Yves Montand évoqué dans le film, au guitariste afro-américain Nile Rodgers rencontré lors de l’enregistrement mémorable de l’album du rebond après avoir été remercié par Barclay, Nougayork, Claude Nougaro s’est remis régulièrement en cause. Le documentaire dessine le profil contrasté de l’artiste et celui de l’homme, le mari, le père. Celui qui considérait l’art, la beauté, comme unique voie de salut au royaume des humains se voyait en poète païen et artiste divin. Entre visible et invisible. L’homme et l’œuvre ainsi réunis invite une nouvelle fois tout un chacun à réécouter un artiste majeur. « Dansez sur moi, dansez sur moi le soir de mes funérailles / Que la vie soit feu d’artifice et la mort un feu de paille ». Jacques Chancel estimait que Nougaro n’avait pas été reconnu à sa véritable altitude de son vivant. Et que, donc, tout l’avenir est pour lui. Nous y sommes.

 

Le lien pour revoir l’émission (disponible jusqu’au 6 juin), c’est ici.

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