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Chants Ouverts 2025. Dans un Danzin, dans les deux

 

Pierre Paul et Alexandre (photo Nadine Le Roscouet)

Pierre Paul et Alexandre (photo Nadine Le Roscouet)

27 avril 2025, festival Chants Ouverts, mairie de Saint-Vincent-de-Durfort (Ardèche),

 

Ça pourrait être une comptine dans les cours d’école, « Les hommes seront libres / Quant les athées seront pratiquants », d’autant que la musique accompagne le propos.

Sur cette petite scène, deux frères, les Danzin, Pierre Paul et Alex (comptez bien, ça n’en fait que deux), là pour clore un festival entamé deux jours avant par le grand Joyet. Rude défi ? Même pas. Avec d’autres mots, une toute autre musicalité, la poésie se poursuit, pas celle comptant pour rien, ne contant que petites fleurs et gentils oiseaux, non, mais celle qui nous parle de l’Homme, grandeur et décadence, d’aujourd’hui et de demain, qui pose des mots sur les souffrances et tente de nous parler d’espoir malgré « la vie noire au sol jeté ». Un peu comme Melissmell la veille…

Bien peu ici connaissaient les Danzin avant leur entrée en scène, tous ont dû vérifier peu après s’ils n’étaient pas déjà dans La Pléiade tant leur chant est prenant, évident, populaire autant que lettré, suintant d’un poisseux présent, ancré dans notre réalité : Hugo en son temps je crois n’aurait guère mieux écrit.

A aucun moment on ne pense être à un concert. Pierre Paul nous a surpris d’une phrase, de l’amorce d’une chanson et nous avons écouté, ça et la suite, sans nous apercevoir que le récital se déroulait devant nous, à nos oreilles. Oui, on l’écoute, bouche bée. Bien sûr, Alexandre est là à jouer de sa guitare, à reprendre phrases et couplets aussi, c’est canon. Ça nous parle tellement de nous que ce n’est pas un spectacle, mais une conversation où eux chantent et jouent, nous nous écoutons, nous nous reconnaissons. C’est la vie, la nôtre, avec des rimes en bout de phrases. Pas même le temps de compter pour s’assurer qu’il y a le compte d’alexandrins, car la vie ça va vite, même que c’en est bouillonnant, pas toujours dans le bon sens. Pierre Paul ne chante vraiment que l’espoir, ça doit être son leitmotiv, le mot qui revient le plus souvent : « Il y a sûrement de l’espoir au fin fond du voyage », « Il faudra pas le décevoir, l’espoir »… Il chante les petites gens qui souffrent, ses mots disent nos maux : « La vie c’est l’arthrose et l’arthrite / Qui se jouent à Wall street ».

Silence dans la salle, souffle retenu, pas entendu une mouche voler. J’ai vu un hanneton, mais c’était dehors, comme quoi même ce que je pensais disparu existe encore. Alors il faut croire les Danzin. Certes « La liberté est hors de prix », alors cotisons-nous pour la retrouver. « Je suis perdu par ici / Mais où va le monde ? » chante-il encore le Pierre Paul. Ses chansons à lui et à son frangin sont un baume sur les souffrances présentes et à venir. « On se fout des proverbes / C’est chanter joyeux / Même si les vers s’affolent lucidement ». Ce sont chansons aériennes, de bon sens, dont les paroles se boivent comme le bon vin, nous enivrent quelque peu. Que cette douce ivresse nous donne la force de lutter dans les temps à venir, contre « le noir au sol jeté« .

 

Le site de Pierre-Paul Danzin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Maintenant » : Image de prévisualisation YouTube

« Utopie » : Image de prévisualisation YouTube

« Allo ici Satan ! » : Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Chants Ouverts 2025. Dans un Danzin, dans les deux

  1. Pierre Lacombe 13 mai 2025 à 10 h 18 min

    Ces frangins là, c’est du vrai bonheur en branches ! De l’émotion au rire en passant par les sourires ! On sort de leur presta les yeux embués.
    Je suis passionné pour la chanson et leurs interprètes depuis plus d’un demi siècle.
    J’ai rarement été autant emporté par ces sentiments là.
    Deux artistes rares, à voir et écouter sans fin et sans faim !

    Répondre
  2. DANZIN 13 mai 2025 à 10 h 27 min

    Merci beaucoup Michel pour ce retour écrit avec le cœur ! J’ai beaucoup aimé l’allusion au hanneton dehors…
    Je ne sais pas pourquoi, j’ai pensé aussitôt à la faucille… Et je me suis mis à rire et à chanter « La rirette, la rirette…  »
    Au grand plaisir de te revoir !

    Répondre

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