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Ukraine/Gaza : la chanson « maussade » de Pascal Rinaldi

 

Le suisse, humaniste et pas neutre Pascal Rinaldi (photo non créditée)

Le suisse, humaniste et pas neutre Pascal Rinaldi (photo non créditée)

« Quel temps fait-il ? / Il fait maussade / C’est pas du grésil / C’est pas de l’eau froide / Il fait un temps à ne pas naître / A rester dedans / Derrière la fenêtre / Il fait un froid à pierre fendre / Un ciel si bas chargé de cendres / Il pleut des êtres / Des météores / A ne pas mettre / Un nouveau né dehors » (Marioupol – Pascal Rinaldi, 2025)

N’ayant pas sous les yeux les paroles « officielles » de cette chanson, on pourra facilement prendre le « maussade » du début pour « mossad », ce service de renseignement extérieur et des opérations spéciales d’Israël, bras armé du génocide du sanguinaire Netanyahou. Ce n’est pas fortuit. Car si ce texte nous parle des bombardements quotidiens sur l’Ukraine du despote Poutine – Marioupol est cette ville portuaire et industrielle de l’oblast de Donetsk, prise de guerre de l’occupant russe depuis trois ans – il nous entretient pareillement de ceux, intentionnels, ciblés, qui chaque jour pleuvent sur les gazaouis, sur les places de marché, sur les hôpitaux, partout où ils tueront en masse hommes, femmes, enfants, nouveaux nés.

« Maussade ou mossad ? Tout est là, et c’est selon… » nous explique son créateur, Pascal Rinaldi, qui poursuit : « A vrai dire je ne me suis rendu compte de la double interprétation qu’après l’avoir mis dans ma bouche, en la chantant pour l’enregistrer. Et c’est ça qui me plaît, cette forme d’inconscience qu’il y a dans l’écriture. Et c’est la même chose avec « à la ramasse à même le sol, Gaza Damas ou Marioupol ». Allah ramasse… Cette chanson m’est tombée dessus après avoir vu les massacres de Boutcha en Ukraine, tout ces corps allongés, abandonnés le long des routes. Que dire de plus de ma part si ce n’est que j’aime le mystère qui fait naître des chansons et qui nous dépasse parfois. Cette chanson est sur l’album Réinventer l’espoir qui va paraître le 21 juin (1er jour de l’été, mon anniversaire, et fête de la musique). Une quinzaine de chansons (pour la plupart) directement inspirées de notre époque qui vacille sérieusement et penche dangereusement vers la droite. Et comme dit la chanson de Julien Clerc « à quoi sert une chanson si elle est désarmée ? ». J’en fais mon credo. »

Étonnement, la chanson « médiatique » est bien silencieuse sur les actuels séismes guerriers, sur cette violence qu’on instrumentalise de partout, cette extrême-droitisation du monde. Une chanson non interdite, au sens de ahurie, pantoise, mais frileuse, peureuse. C’est vrai que les gros vendeurs du chaud biznesse ne veulent pas se mettre à dos une partie de leur clientèle. Et que les milliardaires de l’industrie discographique font aussi leur beurre de la peur, des ventes d’armes et promesses de reconstruction. Quant à l’engagement citoyen… tout de suite les gros mots, concepts éculés ! Le Déserteur et La Chanson de Craonne semblent être passés de mode. Seuls les maquisards de la chanson, tel Rinaldi, prennent la parole et arment leurs vers.

Revenons à Marioupol, cette « chanson grave dans une grave époque, parce qu’un artiste se doit d’être témoin de son temps et pas seulement un amuseur public » : « Autour du monde / Il faut voir comme / A chaque seconde / Tombent les hommes / A la ramasse / A même le sol / Gaza, Damas / Ou Marioupol. »

Nous reviendrons, à sa sortie, sur Réinventer l’espoir, le nouvel et quatorzième album du suisse Pascal Rinaldi, cinq ans après son Portraits de femmes en miettes, hommage sensible à ces femmes qui, non sans dommages, ont fait avancer le monde.

 

Le site de Pascal Rinaldi, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Il est encore possible de participer au financement participatif de Réinventer l’espoir : c’est ici.

 

« Marioupol » : Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Ukraine/Gaza : la chanson « maussade » de Pascal Rinaldi

  1. Gallet 31 mai 2025 à 14 h 08 min

    Suzanne Vega, dans son dernier CD, la chante également : »Last train from Marioupol ».

    Répondre
  2. babou 31 mai 2025 à 21 h 39 min

    Chanson frissons, chanson désespérance : s’il pleuvait des anges serait-ce un peu d’espérance pour effacer ces temps maussades ?

    Répondre

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