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Mouhet 2025. Matildy, décoiffante !

Matildy à Mouhet (photos Béatrice Bodin)

Matildy à Mouhet (photos Béatrice Bodin)

8 juin 2025, Festiv’en Marche, Mouhet,

 

Ici, personne ou presque ne la connaît. Plus pour longtemps. Les spectateurs mâles d’abord, attentifs à cette « liste à la Prévert des hommes que j’veux me faire / une liste pas ordinaire pour une drôle de ménagère », tendant plus encore l’oreille des fois que leur nom y figurerait. Mon voisin n’y était pas, moi non plus. Pfft, c’que c’est qu’une chanson…

Matildy donc. Force est de constater que cette artiste en impose : une voix un peu éraillée mais assurée, et des propos directs qu’elle négocie avec la poésie, « rimes sèches et d’autres smicardes, rimes évidentes et d’autres qui se cachent […] et des rimes qui décoiffent ».

La silhouette de la dame peut, au premier abord, surprendre : voisine géographique du Morel du jour (lire notre article d’hier), on pourrait l’en croire aussi capillaire cousine, pareillement dégarnie. De cette singulière élégance elle en fait un très intime titre où elle « crâne dans [sa] nudité ». Des questions encore ?

Matildy 2Le quart de queue sur lequel Matildy officie fut celui, hier, de Juliette, et n’a guère l’impression d’avoir changé de patronne. C’est que notre ardéchoise a cette force, cette vigueur, cette niaque qui vous la rend vite indispensable et dont les claviers se souviennent : « J’en veux encore d’l’a vibration / J’en veux encore d’la sensation / J’veux pas l’regret du gagne-petit ». Au piano, certes, mais aussi en nettement plus petit, à l’ukulélé : le propos n’en n’est pas moins large, le mors aux dents, « mots qui disent tout » pour partager son regard sur le monde. Partie de rien, à chaque nouveau titre Matildy convainc plus encore son auditoire. Et les applaudissements n’en sont que plus fournis ; l’inconnue de tout à l’heure nous devient familière. Quand elle aborde le vocabulaire médical, qu’elle s’imagine sous Séroplex, on croit deviner son autre métier en blouse blanche. Préférant toujours le Vidal au dictionnaire des rimes, elle « veut mourir en épectase » : rien que du plaisir ! Sentimentalement, elle fait Ode à Poon, son amour qui, à l’écouter, n’est pas beau et dont les blagues ne font rire qu’elle. Ce que c’est que l’amour…

Dans ce Festiv’en Marche où tout ne fut que délices, Matildy a coché toutes les cases du succès, de la satisfaction du public, du pur enthousiasme. Suffit de voir comment, après son concert, elle fut vite à court de CD, chacun voulant la garder à soi, fût-ce par son dernier disque, La Tête pied nu. Un must, forcément.

 

Le site de Matildy, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

 

« La Tête pied nu » : Image de prévisualisation YouTube

Emission « A la rencontre de Matildy » (TV07) : Image de prévisualisation YouTube

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