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Mouhet 2022. Bel Hubert, qui a la patate !

Bel Hubert et Simon Gerber (photos Didier Kovacs)

Bel Hubert et Simon Gerber (photos Didier Kovacs)

Festiv’en Marche, 5 juin 2022, Grange Fernand-Maillaud à Mouhet,

 

C’est un rural qui, ma foi, cultive à sa manière une rare urbanité. Un Helvète francophone venu du Jura suisse, avec un accent à trouer le gruyère, chanteur occasionnel donc rare, garagiste dans le civil, qui plus est collectionneur de 2 chevaux. Un bel humain ce Bel Hubert, que les trompettes de la renommée n’ont pas éloigné des carburateurs et tuyaux d’échappement. Ses chansons sentent autant l’huile de moteur que le bon sens et le foin coupé et, croyez-moi, sont bien plus naturelles et digestes que celles poussées hors-sol dans les studios télés. Quant à son inspiration, elle oscille entre la montée aux alpages et la descente aux enfers. « Je voulais tellement vivre à la campagne / J’aime la nature et les petits oiseaux / Mais y travailler non de bleu c’est un drame / Faut y faire les foins quand il fait le plus chaud ». Ses chansons sont belles comme un tracteur tout neuf et sa tenue de scène est une salopette rouge.

Pour le présenter à ceux qui ne le connaissent pas, il y a du Wally en lui, en mieux ou en pire c’est selon. Du Brassens et du Lapointe, du Sarclo aussi (ça f’ra plaisir à l’Helvète de Montreuil que j’le cite ici).

286446790_5446370632040820_7682638803200368975_nCertes on ne comprend pas tout, cause aux variations linguistique de son beau pays, surtout quand il chante en suisse allemand : « La neige a cessé de tomber / Pourtant les Suisses allemands gigotent / Autour de l’Opel qui crapote / En pneus d’été sur un remblai / Comme un bataillon de sans-culottes / On les entend tout énervés / Kopfertami crebu, gib doch net so viel gaz / Bisch e kuku e chrupu e has ». Et pis les expressions, les ustensiles et tout ce qui fait le quotidien suisse, sont souvent pas les mêmes que dans nos contrées. Savez-vous ainsi que qu’est la râpe à rösti ? Toujours est-il que Bel Hubert semble avoir une prédilection pour les pommes de terre qu’il accommode en des tas de façons, en des tas de chansons. Ses personnages sont rustiques, portent des bottes en caoutchouc quand ils pissent debout, mais ils sont vrais et traités autant par l’humour que par la tendresse. Nous qui ne savons des suisses que le siège des multinationales et de la Fifa, les horloges et les vaches violettes de chez Milka, apprenons tout le reste, à savoir l’essentiel, le terre-à-terre et, j’insiste, la philosophie de la pomme de terre. Voilà, c’est tout, c’est beaucoup : c’est un pur ravissement que ce chansonnier hors-pair.

En plus de son répertoire érotico-philosopho-agricole, notre diable de Bel Hubert nous gratifie de deux chansons prélevées à autrui : Le Cul d’ma sœur de Bernard Dimey et Les Choses à moitié de Sarclo. A ses côtés, en guitariste d’accompagnement, Simon Gerber, tout aussi Suisse que par ailleurs chanteur, aussi causant qu’un secret bancaire.

Tous deux nous ont offert la soirée la plus drôle, peut-être la plus attachante de ce festival.

 

Le site de Bel Hubert, c’est ici.

« Les Patates » : Image de prévisualisation YouTube

« La Génisse » : Image de prévisualisation YouTube

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