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Anibal Galant « Si on m’reprend à travailler »

GALANT Anibal 2024 Quand il ne restera plus rien de moi 500x500(…) Si on m’reprend à travailler…
J’espère que ce sera la terre.(…)
J’veux un boulot qui ait du sens, utile
Pas des journées à fabriquer
Des casseroles sans fond, des raquettes trouées,
Des ministres bref… des trucs inutiles
Si on m’reprend à travailler…
J’veux pas courir après l’chéquier du chef
Qui cache ses tunes aux caïmans, ravi
Salaire à vie, et rend l’bénef

Anibal Galant

Paroles et Musique Rémi de la Rua Martin. Extrait de l’album « Quand il ne restera plus rien de moi » 2024

Encore de la chanson festive incisive ? Oui. Analyse du rôle et des contraintes de l’artiste, « Chanteur c’est pas un vrai métier qu’y disent / Détrompez vous on est payé : au chapeau, deux consos…  »

Rémi de la Rua Martin et son accordéon, parfois sa guitare, ici accompagné d’Alex de Soria à la contrebasse lors de son passage en avril 2025 au Bijou, (ou avec Paul Kirch au violon) a choisi de faire passer ses analyses du monde lucides sinon pessimistes sous des chants entraînants et une légèreté qui confine à la grivoiserie, d’où peut-être son pseudo (écouter Copain comme cochon ou Ma tente…). Le meilleur moyen de faire réfléchir sans plomber l’ambiance, et même en nous décontractant les neurones par de la danse irrésistible, valses décoiffantes ou ballades murmurées, « Poésie et malice », petites histoires et grand fond, nous on aime bien.

Anibal Galant a commencé à écrire ses chansons sous le pseudo ANGA il y a une dizaine d’années, et à donner des concerts depuis 2019, et fait partie aussi des groupes  Le Sillon (album La raison du plus fort, 2022, écoutez le provocateur Méchant ou le satirique Mon bon roi, lors de leur ultime concert en mai) ou La Troupe Badour. 
Il vient de sortir en solo (mais pas sans musiciens) un album de douze titres enrichi de percussions, kalimba,  violon, clarinette, trombone, dont le sérieux et l’autodérision percent sous le titre, « Quand il ne restera plus rien de moi », écoutez la chanson qui a donné son nom à l’album et ses questions philosophiques. « Est-ce que la terre tournera toujours dans le même sens / Est-ce que les gens auront enfin appris à s’aimer / Si oui y a qu’un seul théorème / C’était que c’était moi le problème ».
Il y parle du temps qui passe et vous laisse gamin de 30 ans, et vieux adolescents « On n’vieillit pas, on s’éloigne juste de l’enfance / On entretient la ressemblance », de ses interrogations profondes sur le monde, celles des enfants, que certains adultes abandonnent en cours de route, pourtant celles du vrai sens de la vie (Je n’sais pas), de parentalité (La délicate Petite silhouette). Il faut écouter la poésie d’Andromède et Orion où la métaphore joue aussi avec les mots dans une entraînante valse du monde et de ses constellations… Toutes chansons de sa plume paroles et musique, que sa voix légèrement âpre où flotte un accent du sud, cousine de celle de son ami Kijote, telle ces herbes de la garrigue parfumées mais piquantes, fait vibrer pour nous attraper au cœur et aux tripes. 

Le 19 juillet, Anibal Galant était en première partie des Fatals Picards à Carcassonne. À suivre sur son site

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