Barjac 2025. HK, aux lendemains qui chantent
HK à Barjac (photos Anne-Marie Panigada sauf mention contraire)
Jeudi 31 juillet 2025, chapiteau du Pradet, Barjac m’en chante,
La fin justifie les moyens et c’est au Pradet que s’est achevée par un modeste banquet cette trentième et faste édition. Sur ces vingt ou trente artistes qui se sont alors succédé sur la scène extérieure et ce Chœur éphémère de quarante festivaliers dirigé par Julie Rousseau, nous reviendrons.
Commençons par la toute fin, celle qui nous dit, chante et danse « On lâche rien ! » Oui, on ne lâche rien de Barjac, ce labo d’une chanson quasi fantôme car invisibilisée, désertée par les médias (sauf Hexagone et NosEnchanteurs, ici présents), que même Télérama oubliera quand, sous peu, ce journal officiel » de la culture bobo fera le bilan des festivals. Disons-leur, puisqu’ils n’y étaient pas : cette édition anniversaire fut un très grand succès, qui plus est avec un public en partie rajeuni, ragaillardi, qui augure peut-être de lendemains qui chantent.
« On lâche rien ! », oui. Surtout pas à l’approche d’une rentrée sociale quelque peu énervée et d’un 10 septembre plus important que gilets jaunes et bonnets rouges réunis, « on lâche rien ». « Sans haine, sans armes et sans violence » nous nous y préparons. J’ai lu quelque part le post d’un qui disait avoir écouté le concert du dehors : ça faisait trop de bruit. Mais c’est en dedans, sous ce chapiteau, de toute nos forces, tout notre corps, que nous avions rendez-vous physiquement avec HK, « façon bal populaire », pour entrer dans la danse et dans le bruit (de la musique, en fait, qui plus est jolie), pour ensemble communier, quasi en transe, transformer notre colère sociale et politique en une énergie communicative, démultipliée, une véritable force populaire. HK est à lui seul catharsis. Tellement belle, tellement forte qu’elle sera encore vive aux prochains rendez-vous citoyens dans la rue, quand il s’agira de défendre nos droits et acquis mis à mal comme jamais, avec lesquels se torche ce pouvoir illégitime. « Ce soir on rallume les étoiles / Une à une / Hisse et haut nos idéaux ».
La ferveur HK sous le chapiteau du Pradet (copie d’écran)
On pourrait ne voir en une telle prestation qu’un concert comme un autre, plus coloré sans doute, mais ce serait ne rien avoir compris, être passé à côté du sujet. Bien sûr, ce groupe de neuf musiciens et chanteurs, sur une scène pour le coup bien étroite ; bien sûr ce répertoire qui va de l’intime (Slimane) au collectif (Danser encore) ; bien sûr ce chanteur, casquette et costume blanc, qui peut apparaître comme une star mais ne joue pas dans le pré carré du chaud biz : il est Gavroche en haut d’une barricade, son chant est un peu la liberté guidant le peuple. Les sujets sont multiples, l’actualité et l’avidité du Monde ne pouvant qu’alimenter le chant majeur d’HK : ce génocide à Gaza, Kiev sous les bombes, la planète que nique le capital, la loi Duplomb, l’extrême-droite, la pauvreté… Largement de quoi nourrir les vers outragés de Kaddour Hadadi, que toutes et tous ici reprennent résolument.
Ce fut bien plus qu’un concert. Et certainement pas une fin, mais un commencement : « Dis-leur que nous ne sommes pas un problème / Nous sommes le monde de demain ».
Le site d’HK, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur lui, c’est là.




Hk est un ange d’humanité. Il nous emporte avec tant de générosité, de fraîcheur sans jamais lâcher quoi que ce soit. Nous l’attendions depuis longtemps et ce ce fut l’apothéose de cette trentième édition. Ce fut un bain d’espérance : chapeau HK et ta troupe.
Très joliment dit, et tellement vrai.
HK est aussi adorable que talentueux. Et quelle troupe !
Aux lendemains qui chantent… et qui dansent