Lilian Renaud, ses racines folk et celtes

Lilian Renaud (photo Pierrick Guidou)

Une fois n’est et ne sera pas coutume : allons à la rencontre d’un lauréat de The Voice (dont, soit dit en passant, la version québécoise se nomme La Voix), en l’occurrence de la quatrième édition, il y a dix ans. Dix ans et, depuis, quatre albums. Et ce cinquième que voici.

Gagner ce jeu télévisuel vous offre derechef une grande visibilité et l’album qui rapidement suivit son sacre fut disque de platine. Dans ses troisième et quatrième album, Lilian Renaud fit jeu égal entre des titres en français et en anglais, comme s’il hésitait sur la tournure à prendre. C’est pour le français qu’il opte sur ce cinquième opus, Le Champ des possibles, un titre d’album que Lavilliers avait déjà préempté ou peu s’en faut il y a trois décennies (Champs du possible). En quoi ce champ, ces chants sont possibles ? Car, si ce n’est des textes un peu « variétoche », un peu convenus, on a dans l’oreille un disque plaisant, plus même, au moins pour qui est attiré par les consonances celtes, les effluves trad’ : uilleann pipe, flûte irlandaise, fiddle, guitares acoustiques et bouzouki ici prédominent pour notre plus grand plaisir.

Ce disque est né d’une rencontre avec le guitariste Kilian Arzel, fils de Gildas Arzel, musicien fameux et compagnon de route de Jean-Jacques Goldman. Goldman ? Tiens… Car, et ce n’est pas incompatible loin s’en faut avec les notes celtes qui percent ici et là, l’inspiration Goldman est là ici, dans la musicalité, dans l’interprétation. N’est-ce pas entre autres avec Là-bas, de Goldman, alors en duo avec Zazie, que Lilian Renaud s’était imposé à The Voice…

En ce plutôt bel opus, la musique prédomine (composée par Lilian Renaud ou par Kilian Arsel, souvent par les deux) qui rend sinon importantes au moins attachantes les paroles (toutes, à un titre près, du chanteur) qui abordent des thèmes universels, intemporels, telle la crainte face à l’évolution humaine et la frénésie d’un monde en perpétuel mouvement. Cet album, perclus dans ses vers de références bretonnes et irlandaises, « se veut être une ode à la fraternité et un plaidoyer pour un retour aux sources, un message puissant qui cherche à reconnecter chacun à l’essentiel » nous informe, non sans un rien d’emphase, le communiqué de presse. « Ce cinquième album est une véritable part de moi » affirme Lilian Renaud, avouant que cet opus l’a souvent remis en question : « Mais Kilian a su être à mes côtés en me rassurant face à mes craintes, mes doutes, mes peurs et en se faisant aussi discret lorsque c’était nécessaire pour me laisser l’espace de création dont j’ai besoin ».

Ça nous donne au final douze titres agréables, pas trads mais pas loin dans les partitions, un disque qui sort un peu d’une production commerciale trop souvent indigeste. La preuve : nous le chroniquons sur NosEnchanteurs.

Lilian Renaud, Le Champ des possibles, LRmusic/Bayard musique 2025. Le site de Lilian Renaud, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Tourne » : 

« Que deviendra ce monde » :