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Amélie-les-Crayons, après avoir taillé la route…

Il y a pile deux ans, la lyonnaise Amélie-les-Crayons sortait son deuxième album, La Porte-plume, un bijou, un chef d’œuvre, un d’évidence dans la pile des disques de référence pour qui aime la chanson.
J’avais eu le grand honneur de chroniquer cet album pour Chorus. Et de lui décerner le « Cœur Chorus », récompense qui ne pouvait lui échapper et qu’a confirmé quelques semaines plus tard l’obtention du Grand prix de l’Académie du disque Charles-Cros. J’en disais ceci : « (…) Il y a dans ces chansons-là une féminité rare, presque surannée, loin des standards et artifices actuels qu’on nous vend avec célérité. Quelque part entre l’innocence des histoires de fée (et la frayeur de L’Errant qui fabrique les cauchemars des enfants) et la responsabilité d’être femme, d’être adulte. Les mélodies parfois sautillent, parfois s’étirent dans un spleen des plus prenant. On se croit dans le futile alors qu’on est déjà souvent dans le grave, même si c’est dit, chanté avec légèreté, presque à la manière d’une valse faisant tournoyer les mots.
Depuis ce premier album remarqué, Et pourquoi les crayons ?, en 2004, on pensait connaître Amélie-les-crayons. Ce deuxième opus, à l’évidente parenté, est pourtant différent. Parce qu’il élargit la palette, ajoute des nuances de ton, d’intonations, de timbre. La voix elle-même d’Amélie gagne en précision, en richesse, comme si elle explorait d’autres contrées. L’Errant nous suggère un quelconque Brocéliande et l’ensorceleuse magie des chansons celtes ; la fluidité du

Amélie-les-Crayons en probante Mona Lisa (photo Anne Piganiol)

Amélie-les-Crayons sur scène, en probante Mona Lisa, la "dernière des filles du monde" (photo Anne Piganiol)

nous fait songer à la pureté de certaines voix traditionnelles. (…) Il y a plus que jamais relief en ces musiques hologrammes qui se regardent autant qu’elles s’écoutent. Car s’il est une chose qui séduit plus que tout dans cette Porte plume, c’est le soin extrême apporté au moindre détail. C’est un disque d’orfèvre ».
Aujourd’hui paraît, au terme d’une longue tournée débutée naguère au Train-Théâtre de Portes-lès-Valence, le DVD du spectacle. La magie y est pareille que sur disque, les sourires malins et coquins en bonus. Vraiment, on ne peut qu’aimer une telle artiste, si belle en son art, si sincère. On ne peut que la partager, en famille ou entre amis, pour un surcroît de bonheur. Dieu seul sait que, dans le monde on nous vivons, ce n’est pas du luxe.

DVD A l’ouest je te plumerai la tête…, Néômme/ L’Autre distribution 2009.

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