CMS

Nés potes…

Aurélie Cabrel. Le plus dur est déjà fait : se faire un nom. Ça prédispose les médias (photo DR)

Arthur H, Izia, M (Mathieu Chédid), Pierre Souchon, Ours (Charles Souchon), Thomas Dutronc, Charlotte Gainsbourg, Lulu Gainsbourg, David Hallyday, Laura Smet, Lieutenant Nicholson (Nicolas Voulzy, « armé de son seul talent » dit la bio), June (Julien Voulzy)…à tout ces bien pourvus qui se lancent ou se sont lancés dans la chanson sans passer par l’inénarrable case galère, bonjour. Bienvenue au passage à Aurélie Cabrel, dernière venue au Club, récente stagiaire d’Astaffort et fille de…
Pour entrer dans la chanson, il faut une sacrée dose d’inconscience où je n’y entends rien : c’est dur, c’est quasi impossible. Et en plus y’a du monde (trop sans doute) sur un marché en pleine crise. C’est dur. Sauf à pactiser avec la télé, y vivre en huis-clos quelques temps, y étaler sa vie et y montrer son cul. Remarquez bien que je n’ai pas parlé de talent : dans la trousse à outils du postulant idole, ce n’est pas indispensable, on ne vous le demandera pas à l’entrée.
C’est dur. Ou alors être fils de. C’est comme acheter une officine pour un apprenti dentiste ou pour un futur pharmacien : vaut mieux que le papa le soit déjà. Comme pour être élu de la nation, ça aide. Ou prendre l’Épad d’assaut mais là…
Ah, Charlotte, fille de génie et d’ingénue ; ah, Thomas, fruit d’un Dutronc alors Hardy ; ah, qui a vu l’ours sait la souche ; ah, qui connaît Nicolas sait Belle-île en père…
Que des « fils de » se lancent dans la chanson, ça fait saga, ça plait au peuple et ne me dérange pas. C’est simplement que, fait désormais largement attesté, d’avoir un nom ça ouvre tout grande la porte des médias. T’es le « fils de » et c’est bon, Marie-Claire et Taratata, Drucker et Télé-Star, la play-list d’Inter et la dernière page de Libé ; t’es un tout autre chanteur, sans pedigree, bas peuple, et t’es marron même si ton talent est grand. Le talent ne vaut pas tripette pour l’audimat. En musique aussi il y a deux poids deux mesures.
Être fils de c’est une rente. Mais ce ne fut pas toujours ainsi : il fut même un temps où c’était un handicap de l’être. Demandez à Stéphane Reggiani (suicidé), à Carine Reggiani, demandez à Bruno Brel, le neveu de, à jamais inconnu malgré son œuvre de premier plan. Demandez aux Annabelle Mouloudji, Céline Caussimon, Valérie Barrier, Jeanne Garraud et autres encore. Doivent pas faire partie du Club… Car le bizness de haut vol a transformé le filial handicap en avantage : être « fils et fille de » vaut désormais planche à billets.
Et les médias de faire comme d’hab’, comme on leur a appris, où on leur a appris : s’extasier de tant de talent. « C’est les gènes » qu’ils ne se gênent pas de dire. On est chanteur de père en fils comme on s’achète une concession à perpétuité. T’es chômeur et ton fils le sera, t’es patron et ton fils dirigera, t’es pape et ton fils papotera, t’es artiste et ton fils chantera. Convenons que chacun dans son pré les vaches seront bien gardées.

7 Réponses à Nés potes…

  1. Olivier Vadrot 25 mai 2010 à 13 h 22 min

    La seule vraie clé de compréhension n’est pas basée sur le talent, sinon ça se saurait depuis longtemps. Non, seul compte ce que cela peut rapporter. Parmi les fils de…, certains peuvent continuer leur route car ils le méritent vraiment, je pense à M en particulier et comme je ne suis pas de ceux qui aiment cracher facilement dans le dos, je dirai simplement qu’il y en a d’autres qui feraient bien de se réorienter.

    Répondre
  2. Eric FRASIAK 31 mai 2010 à 8 h 22 min

    Mon papa était routier et c’est vrai que ça ne m’a pas beaucoup aidé… Ah si, peut être une fois, pour transporter la matos…

    Répondre
  3. Martine 31 mai 2010 à 12 h 56 min

    L’humour d’Eric !

    Répondre
  4. Jean Michel 11 décembre 2011 à 19 h 12 min

    Je comprends mieux pourquoi tu aimes tant la route, Eric. Je savais qu’il y avait un quelque chose, maintenant, je le sais.
    Le routier, c’est un peu comme un artiste, toujours en tournée…. et pour certains il y en a deux dans une.
    A+ sur les routes.

    Répondre
  5. picker 11 décembre 2011 à 21 h 59 min

    ceci dit, je ne crois pas qu’une chanson mediocre tienne le temps bien longtemps. Ils sont un peu voués à regarder les chiffres de résultats en tremblant ces chanteurs là, avant de retrouver leurs cds sur priceminister.

    Répondre
  6. Eric Guilleton 12 décembre 2011 à 16 h 34 min

    moi je suis fils d’un cordonnier et d’une étalagiste petit fils d’un menuisier et d’une modiste….
    Eric Guilleton.

    Répondre
  7. Danièle 15 octobre 2012 à 13 h 55 min

    « Fils de bourgeois ou fils de rien, tous les enfants sont comme le tien ». Mais il est un peu normal, quand on naît enfant de la balle, de suivre le chemin tracé par ses parents. Eric Guilleton, vous êtes le digne descendant de vos parents et grands parents, un artisan de la bonne chanson…

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives