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Zazie, alarme citoyenne

Sort cette semaine le 7e album de Zazie, « Za7ie« , ou plutôt la compilation de 7 albums digitaux à venir : sept volumes de chacun sept titres, soit 49 chansons étalées sur sept semaines, du 27 septembre au 14 novembre. Si c’est pas une forme de com’, ça ! Ce papier est vieux de dix ans : il remonte à la vache folle, une éternité… Zazie était ce soir-là de mars 2000 sur la scène du Palais des spectacles de Saint-Étienne.

Archive. Des fantomatiques musiciens aux lignes chromatiques, c’est l’image première du concert de Zazie. Et la belle endormie d’émerger alors d’un canapé. Lampadaires chinois, statue de chien et, tiens, des vaches suspendues… Quid des vaches ?
Si la chanteuse fait dans le kitsch, sa chanson est dans un ailleurs moderne. Et fort bien campée dans le franchement rebelle. S’il « faut voir des poules toutes leurs dents pour réussir », c’est de crocs dont Zazie est dotée. Culte outrancier de l’image, statut de la femme, marche du Monde… ça mord de partout ! Zazie n’est ni femelle soumise ni femme de consensus. Pas copine de Panurge assurément. Libre et indépendante, elle a une de ces façons de botter à tout va la fourmilière que c’en est réjouissant. Engagée ? Oh, ça brûle les lèvres de le dire. Pas dégagée en tous cas, résolument impliquée. C’est en ménagère que Zazie pose sur ses affiches. Pour mieux épousseter la saleté du Monde sans doute. L’électroménager contre un tank, il fallait y penser : ça vous en Bush un coin. Et Zazie d’appeler au boycott de Mac-Do (José doit aimer), de Coca-Cola aussi (Bové doit boire du p’tit lait). « De là-haut la vie est belle » chante-t-elle, pensant aux « Hommes, drôles d’oiseaux dans l’gris du ciel. » C’est pourtant les pieds bien sur terre que Zazie pourfend la connerie. Aux larmes citoyennes est, à ce titre, chanson phare, morceau d’anthologie. Puisse ce p’tit air ruiner les burqas et s’insinuer au Soudan et ailleurs. Y compris ici, de par chez nous : « Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu’il veut que je sois » chante-t-elle en duo avec Axel Bauer, elle sur scène, lui sur écran géant.
Zazie est vigie qui pirate la variété, donnant à la chanson de superbes pages, d’exquises plages. Mille six cents spectateurs lui ont fait ovation. Pas des fans, non, pas Panurge eux non plus. De ceux qui savent le précieux de cette artiste à textes. D’une chanteuse hier en proie aux doutes, que lève la scène. « Maintenant, je sais pourquoi je fais ce métier » dit-elle à l’adresse de son public. Plus de doute donc.
Reste l’angoissante question : pourquoi ces vaches suspendues ? Eh, c’est pour évoquer la vache folle… Pas folle, Zazie !

Le site du septième de Zazie, c’est ici.

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