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L’Helvétie comme une lanterne

Si Thierry Romanens commence à se faire un nom dans l’Hexagone aussi sûrement que dans notre horizon chanson, tel n’était pas encore le cas en fin 2002, date de ce concert au Quarto d’Unieux, lors des Oreilles en pointe. Ce papier exhumé peut faire aussi écho à mes récents articles sur Brassens…

Thierry Romanens, vous ne connaissez pas encore ? (photo DR)

Archive. Thierry Romanens, suisse encore inédit en France, est à Sarclo ce que Dupont est à Dupond. Avec un look à la Tintin. Lumineux ! Il nous vient du pays des banques, fait le mariole, pas le branque. Il est direct, franc, jovial, gueule de Tintin picaresque et pittoresque : « Heureux comme un cochon dans la fange / Je ne suis qu’un rieur aux anges. » Ravis, en tous cas, de faire connaissance avec un petit suisse de la chanson, qui partage avec l’autre helvète qu’est Sarclo un goût consommé de l’impertinence, du caustique, de l’humour radical, que contrecarre une poésie urgente, qui se fout pas mal des rimes.
Thierry Romanens aime à reprendre Brassens, mais pas n’importe comment. Avec une verdeur et une impertinence bienvenues. Comme s’il souillait tonton Georges, l’acidifiait avec jouissance et sans économie pour mieux retrouver et son côté politiquement incorrect et son rugueux d’origine, que trop d’hommages enterrent sous de suspectes couches de vernis : cette Brave Margot rapée (ou raptée, en tous cas mise en rap) n’est pas perdue.
Reste que, s’il fait le mariole, son commerce s’étend à bien autre chose. A une sorte de blues urbain dont les mots pour le dire, à défaut d’être policés, ont le mérite d’être directs. Le spleen désamoureux teinte fortement un répertoire des plus attachants. Heureusement pour lui que « Tout m’interpelle et tout m’épate / Tout m’éberlue et tout m’étonne » toujours…
Nous ne sommes pas à une surprise près dans ce festival : Romanens ne peut qu’entrer dans le club, très ouvert, de nos désirs chanson. Il est farouchement irrésistible. Précipitez-vous là où le bougre officie, sans vous poser de questions, car elles sont trop précieuses. N’est-ce pas Thierry Romanens qui nous dit et, en dédicace, nous écrit : « À chaque solution qu’on trouve, c’est une question qu’on perd »

Le site de Thierry Romanens ; son myspace aussi.

Une réponse à L’Helvétie comme une lanterne

  1. Barreaux 12 mars 2011 à 10 h 26 min

    Thierry Romanens chantera à Burgdorf dimanche 13 mars dans le cadre du festival 1,2,3…chanson.
    http://www.123chanson.ch

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