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Dans l’antre immense de nos Ogres…

Les Ogres de Barback (photo d'archives, DR)

Les Ogres de Barback, 3 juin 2011, festival Paroles et Musiques à Saint-Etienne,

Ce sont les Ogres, tonitruants, remarquables dès la prime note. Harangue de mots engageants, verbe prenant, poses saisissantes. L’essentiel de ce public surnuméraire, Zénith presque plein, est venu pour eux, parfois rien que pour eux. Ils sont devant nous et chez eux à la fois, en ce décor foutraque, suggérant à gros traits une « usine à chansons », là où se distillent leurs vers nerveux au débit tumultueux, antre d’alchimie où les idées prennent son, font sens. Décor dont chaque élément, chaque fonction sera acteur du concert, ici lutherie, là cuivrerie, et encore piste circassienne pour gymnaste qui fend l’air, se drape d’agilité et se love en un cocon de coton. Ça et toutes autres possibles déclinaisons de l’univers de ces singuliers Barback…
« Sait-on où les vents nous emmènent ? » En un piste voyageuse, qui prend l’allure d’un conte. Il y a une magie chez nos sœurs et frères Burgière, un adn sans équivalent aucun, un son, quatre timbres, des accords et ce rythme dodelinant… Chez eux, mêmes les cuivres trompettent autrement, l’archet déambule pas pareil sur les cordes. Et la chanson y est libre comme rarement, presque insolente, sans entraves, sans attaches autres que ces récoltes d’amitiés, ses sonorités prélevées au gré de leurs déambulations, grandes aventures de bel augure, chemins de traverse qui nous sont, par eux, étrangement familiers. C’est une chanson en force (le timbre assuré de Fred y est certes pour beaucoup) autant qu’en arguments. Et en relief scénique, chacun se jouant de ce décor. C’est un chant cuivré, accordéonné, fait de joie et d’anarchie, qui galvanise les foules et fédère de belles idées. Tout fonctionne avec eux, même les chansons les plus improbables (comme celle sur les concepts bourgeois) prennent corps, réalité.
On sera toujours étonné de leur insolent succès qui n’en démord pas, qui s’en va au contraire toujours grandissant et contraste tant avec l’excessive modestie de ces quatre-là. Mais leurs chansons pas bien disciplinées caravanent dans nos têtes : elles sont peut-être plus encore dans l’air du temps qu’on ne veut le croire. Si les indignés de demain plantent leurs tentes au mitan de nos métropoles, il est à parier que les p’tites musiques des Ogres les accompagneront, comme la b.o. d’une nécessaire mutation, d’une vraie transformation sociale.

Le (magnifique) site des Ogres de Barback, c’est là.

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