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Les Mouzac tricotent et fricotent avec le père Brassens

Retour à la discothèque raisonnée du brassensologue qui est en nous. Et remarquez que ça rime avec œnologue. Ça tombe bien, je m’en vais vous parler d’un grand cru…
Malgré leur nom, Sale petit bonhomme, qui déjà trahit la source, ces deux-là, Jean-Jacques et Aurélien Mouzac, père et fils, ne cherchent pas à faire du Brassens à tout prix, quand bien même ils consacrent à nouveau (1) un album entier au natif de Cette (2). Le Brassens ils l’ont en eux, depuis le temps qu’ils l’aiment et le chantent. C’est un peu beaucoup de leur respiration, l’addition de leurs globules rouges et de leurs globules blanches.
Je ne vais pas hiérarchiser l’émotion, pas classer les repreneurs du vieux, ce ne serait pas raisonnable et, du reste, il n’y a nulle compétition. Mais, quand même, ce disque-là, je le tiens très près de mon palpitant, plus que d’autres. C’est du Brassens il va de soi et c’est autre chose, d’un peu différent, d’infiniment respectueux mais pas calqué. Y’a même pas le prétexte de transposer tonton dans un autre univers (celui des Mouzac est par essence un peu jazzy, un peu swing), de lui faire subir des outrages pour retrouver le rugueux d’origine. Il n’y a l’enjeu ni du scandale ni de la performance. Les Mouzac tirent simplement la pelote de leur Brassens (jolie pochette soit-dit en passant), avec les instruments qui sont les leurs et le renfort de Thierry Heraud à la contrebasse. Avec ma foi des orchestrations intelligentes, inédites, sensibles, bien vues. Avec un peu d’électrique ici, des petites percussions là, un harmonica… Et on est confondus, le cul par terre, avec l’émotion de cette relecture, d’une belle écoute, d’un sacré coup de chapeau qu’on ne peut que saluer. Avec aussi l’impression de découvrir plus encore Brassens ce qui, convenons-en, est une gageure. Permettez-moi d’extraire trois titres en particulier : d’abord Sale petit bonhomme tant il fallait qu’elle est soit, puisqu’ils en ont fait leur raison sociale ; Pour me rendre à mon bureau ensuite, une chanson de Jean Boyer, de 1945, qui raconte les restrictions et réquisitions des transports en temps de guerre, une des « chansons de jeunesse » de Brassens que tonton gravera finalement en 1980. Et En attendant, la chanson hommage des Mouzac à leur maître et ami Brassens.
C’est du beau, c’est du bon. Bien sûr que ce disque s’impose comme un indispensable pour les amateurs de Brassens. Mais, je vous jure, pas que d’eux !

(1)    Avant de prendre le nom de groupe de « Sale petit bonhomme », les Mouzac avaient sorti, en novembre 2005, sous le nom de « Brassens de père en fils », un cédé de cinq titres : Une petite fleur…
(2)    A la naissance de Brassens, Sète s’écrivait ainsi.

Le site de Sale petit bonhomme, c’est ici ; et Sale petit bonhomme sur NosEnchanteurs, c’est là.

Pas de vidéo sur YouTube de « Sale petit bonhomme » correspondant à ce répertoire Brassens. En voici une autre, en grande formation et sur d’autres chansons, au Local, de Poitiers, en 2009 :

Image de prévisualisation YouTube

3 Réponses à Les Mouzac tricotent et fricotent avec le père Brassens

  1. Papa Momo 10 avril 2012 à 12 h 30 min

    Des amis, des potes, pleins de talent et de modestie. Ils étaient chez nous aux Poèmélodies l’année dernière. Un très bel album il est vrai, un Brassens concis et sobre d’une couleur toute particulière, un sale petit bonhomme très propre à déguster sans modération.

    Répondre
  2. Odile 10 avril 2012 à 17 h 48 min

    Je viens d’aller faire un petit tour sur leur site.
    Un groupe qui a beaucoup de talent , cela donne envie d’aller les « écouter voir » en concert!
    J’ai beaucoup aimé une chanson particulièrement émouvante « Je rêve »,
    traduite en langue des signes .
    Brassens aussi est bien interprété, et comme je suis une Brassensologue qui en a de pleines étagères, comment ne pas résister ?

    Répondre

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