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Carmen Maria Vega, l’après big-bang

Après l’enthousiasme d’un premier album, on attend toujours avec un rien d’appréhension le suivant. Il semble arriver avec Carmen Maria Vega ce qu’il est arrivé à bien d’autres, Anaïs, Renan Luce et Cie : une trop grande production qui tue la spontanéité, un truc tellement léché qu’il en a perdu la fraîcheur, le rugueux d’origine. Ceci dit, on peut se pourlécher de ce Du chaos naissent les étoiles : objectivement que du bon ! Même s’il rentre dans le moule  et que Carmen semble s’orienter sur une case de la chanson, bien rangée vers la Ringer, aux côtés d’Anaïs, place certes confortable mais un peu loin de la folie à peine maitrisée d’il y a peu. Si le premier disque était un pavé de gros mots, celui-ci relève de la pierre polie.

C’est du bon qui, s’il ne défrise pas, frise souvent la perfection. Avec toujours des chansons un peu rentre-dedans et d’autres qui s’en vont explorer des facettes de la Véga jusqu’alors inconnues. Avec cette voix qui ondule, entre gouailleuse et diva, entre la Castafiore et Amélie-les-Crayons, joliment timbrée. Et ce côté chanson réaliste qui subsiste encore un peu mais que dispute âprement une chanson autrement plus énergique et rock. On ne change (surtout) pas une équipe qui gagne et c’est naturellement son guitariste attitré, Max Lavégie, qui signe ces nouveaux titres, du solide et subtil. Un Lavégie que rejoignent Albin de la Simone aux claviers, Sébastien Martel à la guitare… même Mathias Malzieu pour un porno-duo, entre chatte et matou ! On a convoqué la crème au chevet de la belle Carmen Maria, évident pari d’une industrie discographique qu’elle s’amuse pourtant à malmener dans le texte, comme l’insoumise qu’elle s’amuse à être.

D’ores-et-déjà, ce disque entame sa carrière radio, configuré qu’il est pour s’imposer à nos oreilles : deux ou trois titres feront à l’évidence leur carrière. Entendre ça dès le matin équivaut bien à deux bols de café et trois agrumes pressés : c’est de l’énergisant ! Qui plus est désormais écoutable par tous et partout. Y’a de l’édulcorant dans le café.

 

Carmen Maria Vega, Du chaos naissent les étoiles, 2012, AZ Universal. Le site de Carmen Maria Vega, c’est là. http://www.carmenmariavega.com/ On retrouve, entre autres lieux, Carmen aux festivals Alors Chante ! de Montauban (le 17 mai), Moissons Rock de Juvigny dans la Marne (le 18 mai) et Paroles et Musiques de Saint-Etienne (le 19 mai).

 

On s’en fout Carmen Maria Vega

 

 

 

5 Réponses à Carmen Maria Vega, l’après big-bang

  1. Norbert Gabriel 9 mai 2012 à 9 h 19 min

    Je manque sans doute d’obiectivité, car je suis encore sous le choc des 2 spectacles de Carmen Maria Vega vus fin 2011, aux Muzik’Elles d’abord, à la Cigale ensuite. Et quand j’écoute l’album je revis (et revois) la scène et cette explosion joyeuse, rageuse, formidablement tonique. Et les deux spectacles l’un en plein air l’autre en salle montrent qu’on peut faire du gros son sans cassser les oreilles et en restant parfaitement compréhensible. Et qu’on peut faire de la chanson à texte qui balance, et en français.
    J’ajouterais volontiers un couplet à la chanson de Matthieu Cote, « Qu’est-ce qu’ils sont cons » dédié à ceux qui font du french rock en anglais de Clermont-Ferrand, on peut chanter en français sur des musiques qui cognent.
    Et salut au passage au compagnon de scène, le guitariste Max Lavégie dont on perçoit immédiatement le rôle majeur dans le show.
    Peut-être que cet album est en retrait par rapport à la scène, peut-être, mais c’est dans le haut de la gamme, ou de la pile qui squatte vers la chaine hifi qu’il a trouvé sa place. Avec les belles flamboyantes, Diane Dufresne, Emily Loizeau, Valérie Lagrange, Elisabeth Wiener et quelques autres qui m’éblouiissent à chaque fois.

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  2. danièle 9 mai 2012 à 10 h 24 min

    Comme Norbert a tout dit, je continue à l’écouter pour faire provision d’énergie pour la journée !

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  3. Jean-Luc HERIDEL 9 mai 2012 à 15 h 07 min

    Je vous propose d’aller sur mon Blog « LA LETTRE AUX Z’ENCHANTEES » pour écouter et partager ma Rencontre avec CARMEN MARIA VEGA « l’Arletty du Rock n’Roll ». Amicalement. J.LUC HERIDEL

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  4. dan 10 mai 2012 à 16 h 36 min

    les sirenes du pret-a-vendre sont passées par la…
    voici donc un pur produit Universal, destiné a être vendu et matraqué en masse, fade et lisse sans être desagréable.
    ils savent y faire les Universal Soldiers pour remplir les playlist radios.

    dommage la chanteuse etait pourtant prometteuse a ses débuts.
    l’esperance de vie etant très limitée avec ce genre de produits , on passera bien vite à autre chose…

    je ne m’en plaindrai pas

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  5. danièle 10 mai 2012 à 19 h 20 min

    Dan, je ne suis pas d’accord, si parmi tous ces chanteurs (euses) qui ont du talent, il y en a qui ont en plus du succès, on ne va s’en plaindre. Fade et lisse ? Vous avez bien écouté ?

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