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Trévidy, chanson têtue

Point commun avec la nouvelle formule de NosEnchanteurs (l’Autre Chanson), il a attendu dimanche dernier, 20 heures, pour sortir son nouvel opus. Un dimanche soir, comme si les commerces étaient ouverts ! Il a dû le vendre Au cul du camion, on suppose. Lui c’est Olivier Trévidy, un de Quimper, têtu comme un breton, un émule de François Béranger, qui a pour passion la révolte et pour hobby la rébellion, un camionneur licencié et syndicaliste défroqué (mais pas dans l’âme).

Au cul du camion donc. 6e album (après Mise en quarantaine, un double opus cédé + dévédé, qui suivait une Compilation d’un mec de gauche). La chanson-titre nous plonge dans l’actuelle économie (« Il est v’nu l’temps d’la correction / Des agences de dénotation / D’la réduction des déficits / Et des surendettements chroniques »). Du reste, c’est la tonalité générale de cet album : ce n’est pas pour rien que le refrain de 2036 nous renvoie à Béranger : « En arrière pour le grand bond en avant / En arrière, en arrière, en arrière. » Ici on parle des bleu-blanc-rouge des stades de foot (racisme, corruption, etc.), là du rouge dont on se saoule au zinc et de tous les autres ivrognes, populaires ou mondains : « On prend des coups on en boit plein / plus on est quitte plus on n’vaut rien. » On y parle de cyclisme, de mort promise (un peu à la manière du dernier repas), de ceux qui ne sont pas des lumières, de l’inculture… « Faut pas péter plus haut qu’l’inculte / Pas secouer le couillon qui dort / Il prendrait ça pour une insulte. » Entre colères et tendresse, le commerce du breton est proche de celui de Bühler, rien de nouveau sous le soleil attachant et humain de Trévidy. Si ce n’est cette chanson en hommage à un autre de ses modèles de scène, parti l’an passé. Et plus encore que cette simple chanson, A Leprest, Olivier Trévidy affiche l’Allain en breton : C’est peut-être devient Marteze, ici chanté par Manu Lann Huel. Plus qu’une simple curiosité linguistique, Trévidy offre à son pote Leprest un terrain plus grand encore pour que se propage son œuvre.

L’univers chanson de Trévidy, un peu rock un peu trad, trouve ici l’appui, en plus de Lann Huel déjà cité, de Ronan Pensec et de Didier Squiban. Beaux compagnonnages.

Trévidy, Au cul du camion, 2012, autoproduit. Le site d’Olivier Trévidy, c’est là. Vidéo extraite du précédent Trévidy.

Une réponse à Trévidy, chanson têtue

  1. danièle 10 mai 2012 à 9 h 39 min

    Belle interprétation d’Une valse pour rien d’Allain Leprest, Allain Leprest que l’on retrouve après, avec un entretien où il se raconte, que je ne connaissais pas et où il compare une chanson bien faite à un ouvrage d’ébéniste, en référence à son père. Je reviendrai à Trévidy. Là, je reste encore un peu avec Allain… Ecrire ressemble au mouvement des vagues… Et « je vais aux mots comme on va aux champignons ou à la pêche. »

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