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Anna Marhad, en soif d’authenticité

par Jacques Legrand

« Bats les arts » est un café-théâtre qui a ouvert ses portes depuis peu. Situé à Autun, ville du Morvan, il est le pari osé, dans cette époque frileuse, de gens déterminés qui, sans attendre de subventions de fonctionnement, préfèrent risquer la vie plutôt que de nous laisser nous engourdir, « télévissés » à nos lucarnes… Une façon de redistribuer les cartes et battre les arts dans ce monde par trop cloisonné, figé dans des certitudes peureuses et contagieuses.    

Samedi, c’était Anna Marhad qui venait nous chanter ses chansons et nous dévoiler son univers, dans son nouveau spectacle « Sous le voile ». Anna fait ses chansons depuis pas mal de temps déjà, avec la persistance des convaincus en soif d’authenticité. Elle les met dans sa guitare, dans son accordéon ou un ukulélé, puis les enroule à sa voix, qu’elle a bien chevillé, avec aussi une retenue, de celle qui précède l’incendie ou se souvient des brûlures de la vie, de ses cassures… Une retenue comme une pudeur dans le don que l’on fait à l’autre, quand on  lui dévoile des bouts de ce qui nous remue en dedans, des histoires qui nous habitent.

Alors, Anna chante aussi les autres, les rencontres qui lui ont bougée le cœur : Maïsha, une danseuse acrobate par-dessus les toits de Paris qui a fini par s’envoler ou Guylaine cette orpheline dans les « Noires Montagnes » qui, moquée depuis toujours, désaimée puis aimé et engrossée comme enchaînée sur place, quitte tout pour aller chanter à Ménilmontant… Anna Marhad porte ses révoltes en quelques piques et un chant qui dérive vers une énergie teintée rock.  Elle chante l’amour et parfois les jours de pluie, comme un grisou qui se répand… Et les envies de soleil pour soulever cette morosité qui s’est invitée à table !   

La première chanson du spectacle, c’est « Anna », la quête de l’artiste, le chant d’Anna qui cherche son authenticité réinventée : « Anna… Elle est ma muse nourricière, je suis le fruit ». Alors un jour, derrière les vitres d’un café, elle aperçoit dans la rue, un bel homme avec un parapluie, qui relace ses chaussures quand, malheur, une blonde plantureuse, façon mannequin avec mensurations convenues s’approche sans vergogne, prête à jouer de tous ses atouts pour séduire le passant, mais celui-ci l’ignore sans façon et s’en vient aux portes du bistrot, rentre puis va vers Anna… Mais ceci est une autre histoire, une autre chanson : le réveil se met à sonner et ce n’était que le fruit d’un rêve…

Encore une chanson, puis d’autres, bien d’autres, quelques pas de danses au rappel et les feux s’éteignent : Anna Marhad nous a fait partager son chant, avec son cœur et  sa simplicité, avec aussi Anissa Hank, sa fille qui mêle sa voix à la sienne durant tout le récital : un beau  spectacle et l’on finit par rester un peu au bar ou en terrasse pour le prolonger un peu. Les gens restent là et discutent , à s’inventer un moment qui fait durer l’ivresse de tout ça.

Le myspace d’Anna Marhad, c’est ici.

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