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Barjac 2012 : Sur le cargo noir, embarquement immédiat

Jérémie Bossone (photos Chantal Bou-Hanna)

31 Juillet à Barjac, au pic d’une canicule très ordinaire en Provence… 16h45 sous chapiteau, autant dire que l’on se ventile dans les rangs et que les musiciens, eux, connaissent des conditions de passage particulièrement éprouvantes. J’ose dire qu’en ce qui me concerne je ne suis pas en mesure d’affronter ces conditions quotidiennement. Je le regrette profondément car je sais que je manque des « découvertes »… Mais ce quatrième jour du festival, je n’aurais pas pu  envisager une seconde de ne pas être là. Quand on aime, n’est ce pas ?

Je suis le parcours de Jérémie depuis 2008.  Je l’ai rencontré à Astaffort au terme d’une résidence. En quatre ans, il en a fait du chemin et sa place à Barjac semble on ne peut plus méritée. Jofroi précise pour l’annoncer qu’il a été le vainqueur de Vive la Reprise, concours organisé par le Centre de la Chanson, et qu’il lui évoque un oiseau…Je vous laisse sur ses ailes, nous dit-il. Ces mots du maître de cérémonie ne peuvent pas ne pas susciter une forte attente …Le public de Barjac se laissera-t-il emporter ?

Onze chansons plus tard, nous saurons que l’envol a bel et bien eu lieu. C’est sous les ovations que Jérémie quitte la scène et plus tard je saurai qu’il aura vendu 90 CD !! Que se passe-t-il donc entre Jérémie et son public ? A Lavelanet l’an passé il a connu le même succès avec un public résolument familial et  populaire. Disons d’emblée que les thèmes et l’écriture en appellent pourtant  à ce que la poésie offre de plus émouvant et exigeant aussi. Je dis bien « poésie » et pour cette fois le festival de Barjac sera bien nommé « Chansons de parole » – ce qui ne m’a pas semblé aller de soi pour d’autres concerts, sur la grande scène pourtant ! Jérémie ouvre son concert avec Rien à dire, où il trace le portrait de celui qui court pour s’étourdir … pour s’engloutir…le poète, ce mal aimé, cet albatros …Et il poursuit cette évocation déchirée avec Fais pas ça Pierrot (comment ne pas penser au Jef de Brel ? ) puis Jamais rester où il pourrait bien y avoir un peu de Jérémie en personne, celui qui échappe aux dictats, aux chapelles, aux classifications …Et l’on pressent une soif de vivre désespérée dans La Vieille, qui lui vaut d’ailleurs  une salve d’applaudissements… un morceau de bravoure comme le sont aussi cette longue ronde des humains qui répond à la question Qui es-tu, toi qui dors là sous la pierre ? ou Scarlett où émerge son  talent de comédien, mais aussi sa chanson épique, c’est ainsi qu’il appelle le Cargo Noir et L’Empire suivi d’un rappel interminable du public !

Pourtant Jérémie n’avait  sans doute pas manqué de raisons de s’inquiéter : outre le fait d’être sur la scène de Barjac (en soi c’est déjà un motif suffisant de trac)  il était  seul à la guitare (son accompagnateur guitariste lui avait  fait faux bond pour cause de fracture à la main …en trottinette !), et pendant sa balance, il avait partagé avec les techniciens du son  le souci d’une console victime de la canicule…

Il est à parier que ce concert de Jérémie Bossone restera longtemps dans la mémoire des festivaliers de Barjac, comme dans celle de l’artiste, le poète que j’aurai toujours envie de voir en scène quand bien même il me faudrait traverser l’hexagone… pour plagier  Catherine Cour que je salue au passage !

 

6 Réponses à Barjac 2012 : Sur le cargo noir, embarquement immédiat

  1. Norbert Gabriel 5 août 2012 à 9 h 34 min

    j’ai découvert Jérémie Bossone il y a 2 ans, je l’ai vu plusieurs fois, et chaque fois c’est le même choc émotionnel, seul en scène, ou avec musicien(s) il est toujours exceptionnel dans des registres très variés. Je sais que j’ajoute rien d’essentiel à l’article ci dessus, mais c’est parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut se taire … Voilà voilà ….

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  2. Walter 5 août 2012 à 10 h 39 min

    pour avoir une idée…

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    • Chris Land 8 août 2012 à 11 h 02 min

      Le premier rendez-vous avec Jérémie Bossone fut fortuit… Nous avions invité Natacha Ezdra à venir présenter son spectacle (celui d’avant le Ferrat) et elle avait amené Jérémie dans ses bagages. Une sacrée belle découverte entrevue dans ses 4 ou 5 chansons interprétées. Depuis le chemin a été séduisant et à la hauteur de l’attente…
      A propos de découvertes, tout autre chose : quelqu’un a t’il eu le courage malgré la chaleur Barjaquienne d’aller découvrir le jeune NICO* (prononcez Nico-étoile) sous le chapiteau ? Et… ? Alors… ?

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  3. Claude Festiv'Art 6 août 2012 à 16 h 29 min

    Jérémie, avec le guitariste que nous n’avons pas vu… Encore une bonne raison de retourner le voir !

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  4. Jean-Luc HERIDEL/"LA LETTRE AUX Z'ENCHANTEES" 19 août 2012 à 11 h 49 min

    J’adhère aussi à ce coup de coeur ! Après le Spectacle JEREMIE BOSSONE est venue à ma rencontre pour une sympathique Interview que vous pouvez écouter sur mon Blog « LA LETTRE AUX Z’ENCHANTEES »…
    J.LUC HERIDEL

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