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Barjac 2012 : Bonhomme, malgré le soleil qui mord

André Bonhomme (photos Chantal Bou-Hanna)

Depuis toujours il chante à Barjac, à chaque été, chaque festival. Mais à l’angle d’une rue, sur une place, devant la terrasse d’un restaurant, la voix à se frayer un chemin parmi les conversations et les bruits de couverts contre les assiettes. Du pavé il passe au chapiteau, pour l’heure étuve, juste et belle promotion. Sa vie va changer, on va l’appeler Monsieur. Monsieur Bonhomme. Bonhomme est un vieux monsieur, un troubadour qui toujours tranche avec la jeunesse de ses musiciens. Lui est un classique, chanson bien léchée, pourléchée, bien faite au carré, sans plis, l’amour de la belle langue, qui plus est délicieuse. Juste l’empreinte de l’émotion : « Comment rester sourd / Au chant des amours ? »…  Sa tignasse à jamais rebelle, un peu Vigneault dans ses prouesses capillaires, il est penché sur sa guitare, parti dans ses élans de sagesse, de tendresse, visiblement en partage. A l’âge de ses artères, on ne calcule pas la suite d’une carrière, on vit intensément son art, sans triche, sans rien concéder. Il y a bien quelques couacs entre lui et ses jeunes musiciens, des notes qui ne s’inscrivent pas au bon endroit, au bon moment, des blancs, mais là n’est pas l’important.

Patrice Kalla

C’est cette voix précieuse, précautionneuse, qui du haut de son âge, parle de la vie, nous entretient de l’amour, avec ces mots qui savent ce que chanter veut dire, le poids de chaque vers que Bonhomme sait paradoxalement rendre follement léger. Adorable Bonhomme ! Mais notre troubadour ne fait pas que l’ode aux dames du temps jadis comme aux belles d’aujourd’hui : il pourfend, il foudroie de mots précis ce monde terrible qui est le nôtre, ce trop de guerres, ce manque d’amour. D’une voix douce et doucereuse qui n’en n’est que plus définitive. Merci Bonhomme !

Laure Vannereux

A ces presque louanges, associons ses complices de scène dont il a le bon goût de s’entourer, qui ont le bon goût de l’accompagner : Patrice Kalla, aux percussions, et, juchée sur une chaise haute, la jolie Laure Vannereux au violon alto. Leur art donne à celui de Bonhomme une non négligeable plus-value. C’est dire si c’est bien.

Le reportage photographique complet de Chantal Bou-Hanna sur son site, c’est ici.

 

 

 

2 Réponses à Barjac 2012 : Bonhomme, malgré le soleil qui mord

  1. Yves Le Pape 9 août 2012 à 23 h 02 min

    André Bonhomme n’aime pas du tout quand on parle d’ »un vieux monsieur »
    … et je le comprends ! D’autant que sur scène c’est un vrai jeune homme qui chante.
    Un autre vieux bonhomme

    Répondre
  2. Paula 10 août 2012 à 14 h 35 min

    Ouf ! j’avais peur car je ne voyais rien venir sur André Bonhomme…
    Merci d’en parler car ce bonhomme vaut le détour, ce fut un beau moment de grâce (malgré la chaleur sous le chapiteau et l’irrespect têtu d’une minorité de spectateurs) .

    Répondre

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