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Adage, encore heureux

Vous les avez certainement croisés dans tous ces lieux où il y a de la chanson : Barjac, Pézenas, Clermont-Ferrand, Lignières peut-être ou Prémilhat ou qui sait où ? Il cache sa guitare dans son dos, assez massif, elle garde sa voix au chaud et sourit de ses yeux bleus. Ils ont l’air inoffensifs, mais parlez-leur de chanson et la guitare jaillit, les voix montent et vous avez droit à un récital, là, sur le trottoir, devant l’entrée du Crédit Agricole ou du Carrefour-city. Gilles Michel et Sylvie Theïs, le duo Adage, connaissent tout ou peu s’en faut, de Patrick Abrial à  Freddy Zegers !

Une encyclopédie vivante, itinérante et spontanée n’étant pas une fin en soi, il fallut bien aussi qu’ils composassent et écrivissent leurs propres chansons. Alla in Leprest, un beau jour à Barjac, leur fit reprendre une dizaine de fois la même afin que ses potes de passage devant la terrasse en profitassent ! Le répertoire personnel s’allongeant, l’idée vient d’en garder une trace gravée dans le polycarbonate, la cire et le vinyle devenus obsolètes. Les quinze chansons d’Adage s’alignent sous le titre ambigu Encore heureux.

Si elles n’ont pas la prétention d’être au sommet des meilleures ventes mondiales, elles sont toutefois bien moins ennuyeuses que la grande majorité des productions que la radio nous impose.  Un double hommage à Allain Leprest encadre l’ensemble : une reprise fait l’ouverture, Donnez-moi la phrase et un texte célébratif de Gilles, Le Prestidigitateur du café du Midi assure la clôture. Entre les deux, les chansonnettes s’écoulent ou se bataillent, amusent ou émeuvent, saluant Moustaki, évoquant les chansons d’hier, peignant avec humour la vie pas si facile, la nature et ses droits, l’homme et ses dérives. Une pointe de nostalgie, quelques facéties vocales, des thèmes inattendus et un habillage musical tonique apportent des couleurs variées à une écriture un peu sage.

Bref, cet album qui ne fera pas la révolution dans la production phonographique s’inscrit dans une belle tradition de la chanson francophone, aux textes plaisants, aux mélodies qui tournent bien avec la diction claire de deux jolies voix. Quand vous les croiserez, à Montauban, à Concèze ou à Avignon, pour changer de Caussimon ou Boby Lapointe, parlez-leur donc de leurs chansons…

 Adage, Encore heureux, 2012, autoproduit. Le site d’Adage, c’est ici.

 

2 Réponses à Adage, encore heureux

  1. Giacometti michel 9 novembre 2012 à 14 h 31 min

    La chanson barjacienne ici évoquée s’intitule  » Chanson en noir et blanc ». Tous ceux qui l’ont écoutée n’ont certainement pas pu oublier la voix si chaude de Sylvie Theis …
    Cette chanson est de Gilles Michel, qui possède c’est certain une bien jolie plume, dont on retrouve de ça de là quelques barbules chez Coline Malice …
    Ce CD est vraiment une belle réussite. Entre autres, un morceau tout à fait superbe :  » La pierre et le vent », qui n’est pas sans rappeler  » Le vieux démon », autre magnifique chanson de Gilles, malheureusement absente ici ..
    Demandez la lui à l’occasion !..

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  2. Martine Fargeix 26 janvier 2017 à 15 h 59 min

    Pour moi, qui suis de La Plaine aussi, comme Gilles et Sylvie, cette « chanson en noir et blanc », c’est toute mon enfance. Mon père, lui aussi, partait à contrecoeur à l’usine en vélo. Les rues de l’Amitié à la rue de la Jeunesse nous ont vus jouer au ballon prisonnier ou à l’épervier. Ma maman vient de mourir et cette chanson que j’aime tant me fait pleurer. Merci à Gilles de l’avoir composée et à Sylvie de la chanter si bien.

    Répondre

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