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Haurogné entame l’année Trenet

trent.haurogneEn chanson comme en tout autre domaine, ce qu’on connait nous rassure. Et flatte le compte en banque des ayant-droits et des biographes.  Par bonheur, il se trouve toujours des trépassés, parfois passés depuis peu, à célébrer. Après Barbara, quinze ans après sa disparition, Ferrat et Leprest, la terre fraichement retournée, voici les riches heures revenues pour Léo Ferré (promo du 14 juillet 1993) et pour, plus proche dans le temps encore, Charles Trenet qui aura, façon de parler, cent ans le 18 mai prochain : ça va bientôt guincher et faire Boum dans le caveau familial de Narbonne.
Le fou chantant de partout, ce dès maintenant, parfois même là où on ne l’attend pas forcément. Comme dans Skyfall, le dernier 007, où la chanson Boum, chantée par Trenet lui-même, accompagne la première rencontre de Daniel Craig et Javier Bardem, méchant sublime et inquiétant qui s’essaye à séduire notre espion préféré. Par la magie de Trenet, ce n’est plus James Bond, c’est James Boum !
Charles Trenet, donc, cette année fêté à travers des dizaines de concerts, d’hommages, de projections ou de commémorations à travers la France, parmi lesquels :
• L’exposition Le Fou chantant, de Narbonne à Paris, à la Galerie des bibliothèques de la ville de Paris du 12 avril au 30 juin puis dans sa ville natale de Narbonne ;
• La publication de l’intégrale de ses chansons au Cherche Midi Editeur sous le titre Y’a d’la joie en librairie le 16 mai 2013 ;
• La publication chez Flammarion, pour l’automne, d’un livre de Didier Varrod faisant suite à sa série d’émissions Trenet pour l’été sur France Inter;
• Le festival Charles-Trenet, à Narbonne, du 20 au 25 août 2013.
Première pierre de cet hommage à Trenet, la sortie, chez Victorie, d’un « Charles Trenet pour les enfants » chanté par Jacques Haurogné, spécialiste s’il en est des reprises pour jeune public. Après deux Anne Sylvestre, un Henri Salvador et un Francis Lemarque (tous intéressants sinon remarquables), ce nouvel opus est un sincère petit bijou qui aligne tant des tubes (Le soleil et la lune, Y’a d’la joie, Le jardin extraordinaire, Débit de l’eau débit de lait) indispensables que d’autres chansons moins en vue mais, pour le coup, bien vues : Kangourou, Le roi Dagobert, Vous oubliez votre cheval, le serpent python… Sans être nullement une imitation, un très beau boulot pour un timbre de voix très proche de celui de Trenet, presque troublant. Mais l’original ayant déserté la scène, on ne s’en plaindra pas vraiment.

Jacques Haurogné, Charles Trenet pour les enfants, Victorie/Universal (2013)

2 Réponses à Haurogné entame l’année Trenet

  1. Danièle 21 avril 2013 à 9 h 04 min

    Charles Trenet qui a été et est toujours une source inépuisable d’inspiration pour des générations de chanteurs , et qui a même était plagié de nombreuses fois . Et il y a de quoi faire avec les centaines de chansons qu’il nous laissées , et pas que  » La mer » et « Douce France » …Et Charles Trenet est aussi un écrivain remarquable .  » Un Noir éblouissant » est un petit chef-d’oeuvre de surréalisme et de lucidité tragique sur la société .

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  2. Norbert Gabriel 21 avril 2013 à 10 h 35 min

    Amis lecteurs, après vous être régalés de ce Trenet par Haurogné, il faut, si ce n’est déjà fait, écouter ou ré écouter « Higelin enchante Trénet » un remarquable travail d’interprète qui est entré dans les chansons de Trénet, et les fait redécouvrir dans toutes leurs facettes, ce qui n’était pas toujours le cas avec Trénet, trop « fou chantant » pour bien servir ses propres textes. Exemple avec « La folle complainte », dans la version Trénet on reste sur le burlesque de la situation initiale, et on n’entend pas toujours la fin … Higelin sait nous emmener de la drôlerie du premier couplet, à la noirceur de la fin

    Donnez-moi quatre planches
    Pour me faire un cercueil.
    Il est tombé de la branche,
    Le gentil écureuil.
    Je n´ai pas aimé ma mère.
    Je n´ai pas aimé mon sort.
    Je n´ai pas aimé la gu
    erre.
    Je n´ai pas aimé la mort.
    Je n´ai jamais su dire
    Pourquoi j´étais distrait.

    Je n´ai pas su sourire
    A tel ou tel attrait.
    J´étais seul sur les routes
    Sans dire ni oui ni non.
    Mon âme s´est dissoute.
    Poussière était mon nom.

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